Dans la cour de l’hôtel de ville, des dessinateurs réalisaient des portraits minute des visiteurs. Sonia Barge/Rue89Lyon
En plus des traditionnelles séances de dédicaces et des rencontres avec les 160 auteurs invités tout au long du week-end, de nombreux ateliers ont permis aux visiteurs de s’initier au dessin ou à l’écriture de scénarios. Les auteurs sont sortis de leurs cases pour jouer les guides de musées, les metteurs en scène ou les comédiens de théâtre.
Raymonde et Robert au musée des Beaux-Arts
Le 9e art de la bande dessinée qui se mêle aux huit autres. Christian Binet, auteur des Bidochon, est sûrement celui qui a le plus joué la carte du décloisonnement. Cette année, le musée des Beaux-Arts de Lyon lui avait transmis des retranscriptions de sa collection, pour que « les Bidochon se culturent ».
Binet à choisi dix toiles et, dans la galerie du musée, celles-ci sont aujourd’hui accompagnées d’un chevalet avec un dessin de Raymonde et Robert en tant que spectateurs, critiques d’art d’un genre nouveau.
Christian Binet, l’auteur des Bidochon, jouait les critiques au musée des Beaux-Arts samedi après-midi.
L’accordéoniste de Fluide Glacial
Samedi, Christian Binet est venu lui-même expliqué ce qui l’avait séduit dans ses tableaux et comment les répliques de ses personnages lui étaient venues. La délicatesse des propos de l’auteur tranche avec ceux des Bidochon. Le décalage a été plus frappant encore lorsque, alors que beaucoup de spectateurs pensaient la visite terminée, ils ont été invités à écouter un quintet à corde jouer des morceaux classiques, dont certains ont été composés par Christian Binet lui-même.
Entre deux valses, l’auteur de la revue Fluide Glacial est revenu sur sa deuxième passion, l’accordéon :
« Je ne me suis remis à la musique qu’à l’âge adulte. Grâce à la vente de mes premiers albums, j’ai pu m’acheter un accordéon qui valait plus que ma voiture. […] Quand j’ai publié l’album Haut de gamme, j’ai glissé imprimé sur la page de garde une de mes partition, mais je n’imaginais jamais être interprété comme aujourd’hui. C’était une bouteille à la mer. »
Christian Binet a indiqué qu’un livre reproduisant les dessins des Bidochons en face des toiles du musée des beaux-arts sortirait dans quelques mois, et qu’un deuxième volume de Haut de gamme était envisagé.
La revue Spirou fête cette année ces 75 ans, un record de longévité dans ce domaine !
Le retour du Marsupilami chez Spirou
Deux grooms distribuaient tout ce week-end des exemplaires de Spirou devant l’entrée du palais du commerce, des dizaines de personnes – et pas que des enfants – arboraient sur la tête le même calot que le célèbre rouquin. Spirou était à l’honneur de ce festival, puisque la revue qui porte son nom fête cette année ses 75 ans. Ses auteurs étaient présents un peu partout dans le festival : en plus des dédicaces, les membres de l’atelier Mastodontes étaient sur la scène de l’Odéon comédie samedi après-midi.
« Il ne faut pas croire, on n’a vraiment rien préparé. Ce n’était pas prévu qu’on soit dans un théâtre. J’espère que vous n’avez pas payé… »
Le ton est donné. Trondheim, Bianco, Yoann, Bertail, Féroumont et Findakly étaient faussement « surveillé » par le rédac-chef, Frédéric Nifle. Les auteurs se sont relayés sur une même feuille pour improviser une planche mettant en scène leur propre rédaction. Et ceux qui n’avaient pas de crayon à la main en profitaient pour charrier les confrères et raconter des anecdotes plus ou moins plausibles. L’occasion d’apprendre que le Marsupilami, qui avait disparu du magazine Spirou à cause d’un conflit de droit d’auteur il y a 40 ans, reviendra prochainement.
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