Fin mars 2025, plusieurs cadres du RN, dont Marine Le Pen, étaient condamnés en première instance pour avoir mis en place un système « d’emplois fictifs » au Parlement européen. Condamnation dont ils ont fait appel. Ce système aurait pris fin en 2016. Vraiment ?
Andrea Kotarac, transfuge de la France insoumise passé au RN en 2019, aurait pourtant bénéficié d’un salaire d’assistant au Parlement européen entre 2021 et 2022, alors qu’il était porte-parole de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, révèle notre partenaire Mediapart.
Seulement quatre jours de congés sans solde posés par Andrea Kotarac (RN) pour la présidentielle
Sur cette période, Andrea Kotarac était aussi conseiller régional et président du groupe RN à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, élu en juillet 2021. Il cumulait donc sa fonction d’élu et celle d’assistant parlementaire à trois-quart de temps auprès du député européen Hervé Juvin (RN). Pour la campagne des élections régionales, il aurait pris un congé sans solde, comme l’autorise le règlement du Parlement européen. Il aurait fait de même lorsqu’il s’est présenté aux élections métropolitaines à Lyon, en 2020.
Mais, pour son rôle de porte-parole de Marine Le Pen, lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2022, son congé sans solde se serait résumé à seulement quatre jours à l’entre-deux-tours. Pourtant, Andrea Kotarac a écumé les plateaux télé et de radio pendant de longs mois pour le compte du Rassemblement national.
Une mission peu compatible avec son emploi d’assistant qui l’obligeait à être à Bruxelles, à Strasbourg ou au Luxembourg, selon le « régime des règles applicables aux fonctionnaires et autres agents » du Parlement européen. Contactés par Mediapart, ni le Rassemblement national, ni Andrea Kotarac, ni Marine Le Pen n’ont répondu aux sollicitations du média.

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