« Danser ne devrait pas être un crime. » Pour dénoncer l’intensification de la répression envers les free parties, une manifestation aura lieu samedi 12 avril à Lyon et dans d’autres grandes villes françaises.
Ces fêtes sont régulièrement organisées par des collectifs de bénévoles (des « sound systems »), qui s’installent sans autorisation ou avec un accord tacite de propriétaires privés dans différents espaces (champs, forêts, hangars désaffectés…). Ces collectifs y diffusent de la musique électronique. Les organisateurs appellent à se mobiliser pour défendre cette culture alternative et radicale, en musique évidemment, à partir de 14 heures place Jean Macé.
Alors qu’en mars dernier des députés ont déposé une proposition de loi visant à durcir le cadre légal des « teufs », la « manifestive », mouvement national, revendique « le droit à la fête libre, la reconnaissance de la culture Tekno / Free party, l’expression de [sa] colère contre les mesures liberticides prises par l’État et aussi les violences policières ».
Affrontements avec la police lors d’une free party à Feyzin
Il y a un mois, de violents affrontements avaient eu lieu entre un collectif de teufeurs et les forces de l’ordre à Feyzin, près de Lyon. Dans la soirée du 14 mars, les organisateurs de la free party avaient investi un hangar dans la commune, malgré un arrêté préfectoral qui l’interdisait.
Alors que la soirée battait son plein (il y aurait eu entre 200 et 400 personnes), un impressionnant dispositif avait été déployé par le préfet du Rhône délégué à la sécurité. En tenue anti-émeute, les CRS avaient lancé un assaut musclé et tenté de déloger les fêtards à deux reprises, en vain. Échanges de coups, tirs de projectiles, lacrymos… Durant le week-end, un jeune homme et cinq gendarmes avaient été blessés.
Le collectif Tekno Anti Rep, qui organise la manifestive, dénonce une « dérive autoritaire » de la part de l’Etat. Distributions d’amendes aux fêtards, saisies de matériel, multiplication des arrêtés préfectoraux pour interdire les événements non déclarés… Autant de pratiques répressives, de plus en plus courantes, qui menacent selon eux leur liberté de faire la fête.
Samedi dernier, 1500 personnes ont déjà manifesté au son de musiques techno à Montpellier pour protester contre un arrêté du préfet de l’Hérault qui interdit toute free party dans le département pendant un an.

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