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Suspension du contrat du lycée musulman Al-Kindi : la justice donne raison à l’État

Le 12 mars, les juges du tribunal administratif ont rejeté la requête de l’établissement musulman Al-Kindi qui demandait le rétablissement de son contrat d’association avec l’État. Les juges ont estimé que les observations de l’inspection étaient fondées. Al-Kindi regrette que l’évolution de l’établissement n’ait pas été prise en compte.

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Al-Kindi Lyon
Le groupe scolaire Al-Kindi a ouvert en 2007 à Décines, près de Lyon. Il est sous contrat avec l’État depuis 2012.

C’est confirmé : le dernier lycée musulman de France perd son contrat avec l’État. Ce mardi 12 mars, les juges des référés du tribunal administratif de Lyon ont donné tort au groupe scolaire Al-Kindi.

Pour rappel : il y a deux mois, la préfecture du Rhône a décidé de rompre les contrats qui liaient l’État à l’établissement (un pour le primaire, un pour le collège et un pour le lycée). En réponse, Al-Kindi a saisi la juridiction administrative pour faire annuler la décision concernant le lycée, dont l’ensemble des classes sont sous contrat. Sa demande n’a pas abouti et son contrat sera bien suspendu au 1er septembre 2025.

Magistrats de la rapidité, les juges des référés ont estimé que l’établissement avait bien manqué à ses obligations administratives, en ne tenant pas des comptabilités distinctes entre la partie privée sous contrat et hors contrat d’Al Kindi.

À l’audience, lundi 10 mars, l’État avait tenté de faire un lien entre l’établissement et les Frères musulmans, dénonçant un « système » derrière plusieurs manquements relevés au sein du lycée. « Des accusations diffamantes », avait répondu l’établissement, affirmant « vouloir rester dans la République ».

Cette analyse de l’État n’a pas été partagée par le tribunal administratif dans sa décision. Il relève cependant des trous dans les enseignements avec des thèmes comme « les conflits au Moyen-Orient ou la mémoire des génocides juifs », jugés insuffisamment traités. Concernant le non-respect des valeurs républicaines, les magistrats administratif ont tenu compte de la présence au CDI de sept ouvrages défendant une vision traditionaliste de l’islam. Enfin, ils ont souligné l’aspect problématique d’un professeur, en raison de ses prises de position sur ses réseaux sociaux.

© Montage Anaïs Lanvario / Rue89Lyon
© Montage Anaïs Lanvario / Rue89Lyon
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