« Ce matin, je pensais à ma sœur qui vit aux États-Unis. La situation actuelle me paraît tellement dystopique, tellement violente, mais je suis contente d’être là », confie Andréa. Comme des milliers d’autres personnes, la jeune femme s’est déplacée place Bellecour (Lyon 2e) ce samedi 8 mars avant le début de la manifestation féministe, programmée à 15h.
« J’avais besoin d’un moment comme celui-ci. On se sent moins seule et plus forte tout d’un coup », témoigne cette chilienne arrivée à Lyon il y a dix ans.


Le double de participantes que lors de l’édition précédente
Le collectif Droit des Femmes 69 a appelé, en cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre, à une grève féministe. De nombreuses organisations, associatives et politiques étaient présentes. Selon la préfecture de Lyon, cette manifestation a rassemblé plus de 9 300 personnes, soit le double que lors de l’édition précédente.
Pour Muriel, militante au Parti Communiste Français (PCF) depuis 35 ans, cet engouement est une réponse directe au climat délétère ambiant ainsi qu’aux derniers évènements politiques comme l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. « Des deux cotés de l’Atlantique, on voit une montée des forces conservatrices, voire fascistes, déplore-t-elle. Ces forces s’en prennent toujours aux femmes et aux minorités de genre. Ces hommes menacent nos libertés ! Il est donc vital de marcher aujourd’hui contre cette morosité ambiante. C’est l’occasion de redonner espoir aux gens. »


Au centre de la place Bellecour (Lyon 2e), une militante du collectif Droit des Femmes 69 énumère des mesures concrètes en faveur des droits des femmes : « Exigeons l’égalité salariale, exigeons de protéger l’accès à l’IVG et à la PMA pour toustes, exigeons la prise en charge intégrale des soins pour les victimes de violences sexistes et sexuelles. »
Vers 16h, le cortège se lance vers la place Guichard (Lyon 3e) en passant par les quais Claude Bernard puis l’avenue Berthelot avant de remonter par l’avenue Jean-Jaurès. Sur son passage, on retrouve pêle-mêle des drapeaux en faveur de la Palestine, de la Kanaky ou encore du peuple kurde ainsi que des banderoles contre l’extrême droite, thème de la manifestation du 8 mars cette année.
Une marche du 8 mars pour les droits des femmes et contre l’extrême droite
À Paris, les militantes du collectif identitaire Némésis ont voulu participer à la marche parisienne. Au niveau de la gare de Lyon-Jean-Macé, quelques militants de la Jeune Garde déplient une banderole pour dénoncer cette récupération politique. Ceux-ci sont accompagnés par la foule qui lance des « Siamo tutti antifascisti. »

En direction de la place Guichard, on retrouve Andréa. La chilienne défile avec des camarades de sa chorale féministe. Plusieurs groupes se sont rassemblés cet après-midi : les Branlheureus.xes, la chorale des Canulars, les Deter-chantent et les polyphonik-la-police.
« C’est vraiment réconfortant d’avoir un moment comme celui-là pour reprendre possession de l’espace publique », s’enthousiasme-t-elle. Arrivée sur la Place Guichard, la chorale composée de 80 chanteuses doit entonner plusieurs chansons. Parmi celles, on peut entendre : « Et on fera changer les choses. Et je suppose aussi les gens. Et on fera changer les choses. Allez, on ose, il est encore temps. »



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