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Grève à l’hôpital Jean-Mermoz à Lyon : un accord impossible ?

Depuis le 3 février, les urgences de l’hôpital privé Jean-Mermoz (Lyon 8ᵉ) sont fermées. Les soignants sont en grève pour réclamer une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail. La direction espère cependant bientôt rouvrir le service.

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Lundi 10 février à 8 heures, le personnel des urgences s'est rassemblé devant les portes fermées du service pour afficher leurs revendications.
Lundi 10 février à 8 heures, le personnel des urgences s’est rassemblé devant les portes fermées du service pour afficher leurs revendications.

« Le directeur ne veut absolument pas dépenser un centime de plus », siffle une infirmière. Ce mercredi 26 février à 11 heures, elle a rejoint ses collègues du service des urgences devant les portes de l’hôpital privé Jean-Mermoz (Lyon 8ème), propriété du groupe Ramsay Santé. Les grévistes, infirmières et aides-soignantes, entament leur quatrième semaine de mobilisation. Les urgences sont totalement fermées depuis le début du conflit social, le lundi 3 février.

Les soignants demandent une revalorisation de leurs salaires, de meilleures conditions de travail et une augmentation du nombre de lits dédiés aux hospitalisations courte durée. Mais, malgré les réunions quotidiennes avec la direction, les négociations sont difficiles.

Grève à l’hôpital de Mermoz à Lyon : des négociations qui se tendent

Contactée, la direction de l’hôpital estime avoir fait un pas en réalisant un protocole d’accord en réponse aux revendications des grévistes. « L’accord comprend notamment des améliorations concernant le parcours des patients, l’augmentation du nombre de formations, une révision des protocoles, ainsi que la création de lits d’aval », nous a-t-elle indiqué par mail.

Parmi ses propositions : l’ajout de trois nouveaux lits sur les six demandés par les grévistes, un brancardier supplémentaire en poste de 17h à 22 h pour le service des urgences, ainsi qu’une prime de 30 euros brut pour les infirmières qui assurent seules une garde de nuit, nous détaille une soignante. Plusieurs infirmières avaient raconté à Rue89Lyon avoir déjà dû gérer seules toute une nuit dans le service.

Reste des trous dans la raquette dont un particulièrement gros : les salaires. « Le directeur ne veut rien céder », regrette une infirmière, contactée par téléphone. Une revendication exprimée, une nouvelle fois, par les grévistes ce mercredi 26 février, par communiqué. Au passage, ils regrettent la manière de « négocier » de la direction.

« 15 minutes de temps nous ont été octroyées évoquant « un arrêt des négociations » et une reprise immédiate du travail ou l’annulation de toutes les avancées organisationnelles effectuées jusqu’à présent », s’agacent les grévistes dans un communiqué envoyé mercredi 26 février.

Pas de quoi impressionner les soignants. Ils comptent poursuivre la mobilisation jusqu’à obtenir cette revalorisation salariale. À regret, selon eux : « Notre souhait est de reprendre notre activité au plus vite, dans de meilleures conditions pour nous et pour les patients. »

De son côté, la direction souligne une baisse progressive de la mobilisation et se montre optimiste : « À ce jour, la moitié des collaborateurs du service des urgences poursuivent le mouvement [contre la quasi-totalité il y a deux semaines, ndlr]. Nous sommes en train de préparer une réouverture partielle du service. »

Un accord pour les préparateurs en pharmacie

Cette colère n’est pas nouvelle : elle s’entend depuis près de deux mois dans l’hôpital privé. Le 13 janvier, les brancardiers ont lancé une grève qui a duré jusqu’au 3 février. À leur suite, les préparateurs en pharmacie – en charge de la distribution des médicaments dans l’hôpital – ont débrayé le 27 janvier. Selon la direction, un accord a été trouvé qui a permis la reprise de leur activité le 10 février.

« Concernant les préparateurs en pharmacie […], nous lançons un projet collaboratif visant à redéfinir les missions de chacun ainsi que les fiches de poste. Par ailleurs, une étude de la charge de travail sera également menée », nous a-t-elle indiqué par mail.

Contactée par Rue89Lyon, une préparatrice en pharmacie se dit très insatisfaite du protocole d’accord. « Notre première revendication restait quand même que nos salaires reflètent mieux la valeur de notre diplôme et de notre travail, mais la direction n’a rien voulu savoir », nous confie-t-elle. Si l’équipe a repris le travail, elle décrit une « baisse de motivation » et nous informe qu’une de ses collègues aurait déposé sa démission.

Des groupes de réflexion vont être organisés avec les ressources humaines afin de revoir les fiches de postes. Les salariés espèrent toujours obtenir de meilleures conditions de travail.


#Santé

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