Certes, les dégâts ne sont pas énormes. Mais le symbole envoyé est clairement mauvais. Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 février, le drapeau aux couleurs arc-en-ciel du centre LGBTI + de Lyon a été arraché, et le mât le tenant cassé. L’équipe du centre, en déplacement à Nice, a pu le constater ce mardi 25 février.
« Même si l’acte n’est pas colossal, ça nous montre que le centre redevient un lieu sensible », s’inquiète Aymeric Martin. Selon le coprésident du centre LGBTI + de Lyon, ce n’est pas la première fois que le centre, censé être « un refuge et un sanctuaire » pour les membres de la communauté, est attaqué. Le drapeau avait déjà été mis à terre il y a deux ans et demi et plus récemment en 2024, dans des périodes proches de la marche des fiertés.
Centre LGBTI + : un contexte particulier à Lyon
À l’heure où l’administration Trump enchaine les déclarations anti-LGBTI (et fait passer des décrets en conséquence), on comprend l’inquiétude des équipes du centre. Mais, pour Aymeric Martin, il y a aussi « un contexte lyonnais » un peu particulier.
Ainsi, en juin 2023, le groupuscule — aujourd’hui dissous — « Les Remparts » s’en était pris à une lecture avec des drag queens, prévue dans le 9ᵉ arrondissement de Lyon. Le groupuscule avait réalisé une vidéo choc attaquant la communauté (que nous ne diffuserons pas pour éviter toute publicité nauséabonde).
L’événement avait été aussi la cible du parti d’Éric Zemmour Reconquête !. Selon Aymeric Martin, une autre lecture drag aurait dû avoir lieu à Lyon, mais a été annulée pour l’instant, par peur de pressions sur l’organisation.
Toujours en 2023, un « cabaret queer techno drag show », prévu au Rock and Eat, avait été annulé. Pyramiid prod, en charge de l’organisation, avait dénoncé les « pressions et menaces devenues insupportables » subies par l’organisation.
Enfin, pour rappel, en 2021, l’extrême droite radicale avait attaqué une manifestation pour la fierté lesbienne. Bref, il y a en effet un contexte lyonnais.
Une plainte « symbolique » déposée par le centre LGBTI + à Lyon
Pour ces raisons, la présidence du centre annonce qu’elle va porter plainte après cette attaque, cette fin de semaine. « C’est symbolique, concède Aymeric Martin, bien conscient des chances de succès d’une telle plainte. Mais notre but est d’alerter les pouvoirs publics. » Le coprésident alertait récemment, dans l’un de nos articles, sur la montée des actes transphobes à Lyon.
Il précise avoir reçu le soutien la ville de Villeurbanne, de Lyon et de la préfecture. Sur le réseau Bluesky, Sylvie Tomic (Génération.s), adjointe au maire de Lyon en charge notamment de la délégation « droits et égalité », a apporté son soutien au centre. « Nous n’accepterons jamais ces manifestations de haine et d’exclusion », a-t-elle marqué.
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