Il se pensait sauvé. Visiblement, ce n’est toujours pas le cas. Ce 14 janvier, le collectif de soutien à Kéletigui Sylla, surnommé Kélé, a annoncé que le jeune homme n’était (finalement) pas sorti d’affaire.
« Le 2 janvier, elle [la préfecture] inaugure 2025 en écrivant à Kélé qu’elle envisage de refuser une nouvelle fois sa demande [de titre de séjour], écrivent ses soutiens. Cependant, pour obéir au Tribunal administratif et respecter la loi cette fois, elle le convoque d’abord devant la commission du titre de séjour le 6 février, avant sa probable prochaine OQTF (Obligation de quitter le territoire français, ndlr). »
En France depuis dix ans, le jeune homme, d’origine guinéenne, avait remporté une manche importante dans son combat pour rester dans son pays d’accueil. Ce « modèle d’intégration », dont Rue89Lyon avait tiré le portrait, avait été sauvé par la justice. Le tribunal administratif avait annulé son OQTF et demandé à la préfecture du Rhône de lui délivrer un titre de séjour provisoire dans les deux semaines. Son dossier devait aussi être révisé dans les quatre mois.
Une « belle victoire » remise en cause par la préfecture ? En tout cas, selon un document que Rue89Lyon a pu consulter, elle a bien prévu de donner une suite « défavorable » à la demande de titre de séjour de Kélé. Il est également bien convoqué devant une nouvelle commission, le 6 février. Pour les soutiens, celle-ci pourrait bien aboutir sur une nouvelle OQTF. Selon eux, l’institution est « aveuglée » par ses objectifs en termes de « multiplications des OQTF. » Elle enferme Kélé « dans une suite de persécutions totalement arbitraires ».
« Sans doute veut-elle faire de Kélé un exemple de la fermeté sans limites qu’elle se plaît à afficher jusque dans la presse locale », indique encore les soutiens, faisant allusion à une interview donnée par la Préfète à nos confrères du Progrès.
À Lyon, deux annulations d’OQTF avec un traitement différent
La préfecture confirme-t-elle cette décision ? Qu’est-ce qui l’a motivée ? Contactés, les services de l’État n’étaient pas encore revenus vers nous. En novembre, la préfecture s’était montrée plus clémente envers Mamadou Sow. Ce jeune père de famille guinéenne avait également réussi à faire annuler son OQTF auprès de la justice. Un titre de séjour lui avait été quasiment accordé dans la foulée.
Si une nouvelle OQTF frappe Kélé, ce sera sa troisième depuis son arrivée en France. À noter qu’une pétition de soutien pour le jeune homme a recueilli plus de 6000 signatures. Ses proches annoncent réfléchir à de prochaines actions.
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