Il y a dix ans, après l’attentat de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, où une grande partie de la rédaction du journal satirique avait été assassinée par des terroristes, Lyon était « Charlie ». Le soir de l’attaque, 15 000 personnes s’étaient réunies place des Terreaux, avec des bougies et des stylos. Rue89Lyon évoquait aussi dans un article les hommages des habitants, des politiques ou des entreprises lyonnaises.
Le club de la presse de Lyon avait ensuite lancé un appel pour une « marche républicaine » silencieuse, « sans autre slogan, mot d’ordre, drapeau, banderole, identification politique ou partisane » le dimanche 11 janvier à 14 heures, entre la place Ambroise-Courtois et la place Bellecour.
Une manifestation record : 300 000 personnes pour Charlie Hebdo dans les rues de Lyon
Cette marche avait rassemblé 300 000 Lyonnais, des chiffres qui n’ont plus été atteints depuis. Et qui n’avaient jamais été atteints. Les images de la place Bellecour totalement pleine avaient marqué.
Rue89Lyon avait recueilli les témoignages de nombreux Lyonnais présents le long du cortège de sept kilomètres, qui voulaient soutenir Charlie Hebdo et présenter un message d’unité et d’amour face à la haine.
Après la marche, la rédaction de Rue89Lyon s’était demandé si cette mobilisation record pour Charlie Hebdo, avec l’équivalent du quart de la population de l’agglomération de Lyon dans les rues, était le plus grand rassemblement politique à Lyon depuis un siècle.
Si l’on manque de sources fiables pour les mobilisations très anciennes et qu’il n’y a pas de chiffres pour certains événements (comme la Libération), la marche d’il y a dix ans reste le plus gros rassemblement politique comptabilisé depuis la 2ᵉ Guerre Mondiale.
La presse satirique et les dessinateurs de Lyon rendaient aussi hommage à Charlie Hebdo
Le 15 janvier 2015, une semaine après les attentats, les Potins d’Angèle, célèbre hebdomadaire satirique lyonnais, avait rendu hommage aux dessinateurs assassinés avec un cahier spécial de quatre pages rebaptisé les « Potins de Charlie ». Le directeur de la publication, Gérard Angèle avait affirmé : « Plus que jamais, nous nous inscrivons dans la lignée de Guignol et continuerons à essayer de sourire de tout et de brocarder l’actualité et ceux qui la font ».
Autre initiative des Lyonnais à l’époque, l’éphémère magazine Charlie Héros, créé en 48 heures par des acteurs culturels, dessinateurs, communicants et illustrateurs de Lyon. Deux numéros paraissent : le premier est distribué pendant la marche du 11 janvier, le second le 13 janvier. « Lyon avait sorti son gros crayon » pour rendre hommage à Charlie et aux dessinateurs assassinés.
La Une du 2e numéro faisait référence à la fiente de pigeon tombée sur l’épaule de François Hollande lors de la marche parisienne pour Charlie Hebdo, qui avait fait rire plusieurs survivants et proches des victimes, dont le dessinateur Luz.
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