Philippe Cochet n’a pas réussi à convaincre les juges. Il en est même très loin : mercredi 11 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l’actuel maire (LR) de Caluire-et-Cuire à trois ans de prison, dont un an ferme (aménagé sous bracelet électronique) et à cinq ans d’inéligibilité. L’édile de 63 ans est reconnu coupable, avec sa femme Laëtitia Cochet, de détournement de fonds publics.
Également élu métropolitain à la commission des finances et président du groupe d’opposition, La Métro positive (divers droite), il doit quitter immédiatement son poste de maire et de conseiller métro. Sa peine est en effet assortie d’une exécution provisoire. Ce départ sera donc effectif, malgré son appel.
Sa peine d’inéligibilité pourrait par ailleurs l’empêcher de se représenter aux municipales de 2026. Laetitia Cochet, quant à elle, est condamnée à deux ans de prison avec sursis et à la même peine d’inéligibilité que son époux. Elle n’a, cependant, jamais été élue.
Un emploi fictif financé par l’argent public
Un sacré coup d’arrêt pour un ténor de la droite locale… Philippe Cochet a été député de la cinquième circonscription du Rhône de 2002 à 2017, avant de descendre de son rocher, emporté par la vague macroniste (à l’époque). Durant son mandat, il a embauché son épouse comme collaboratrice parlementaire, un rôle dédié à assister un député dans ses fonctions. L’Assemblée nationale alloue un crédit (financé par l’argent public) à chaque élu afin de leur permettre d’employer un maximum de cinq collaborateurs.
Or, selon le Parquet national financier, Laetitia Cochet a été rémunérée durant des années sans travailler. Elle a perçu plus du double du salaire moyen des autres collaborateurs du député.
Le détournement de fonds publics ne s’arrête pas à cet emploi fictif. Lorsque la loi du 15 septembre 2017 interdisant aux parlementaires d’employer un membre de leur famille est adoptée, Laetitia Cochet est licenciée de son poste de collaboratrice.
Elle a donc perçu des indemnités chômage auprès de Pôle Emploi durant plusieurs années. Une affaire qui fait échos à celle de François Fillon (LR), tombé en disgrâce au même moment que le maire de Caluire, en 2017…
Philippe Cochet fait appel de la condamnation
Lors de l’audience qui s’est tenue le 31 août, le parquet avait requis trois ans d’emprisonnement avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour Philippe Cochet. Le tribunal correctionnel s’est montré plus dur dans son jugement.
Le maire de Caluire s’était défendu de ces accusations, assurant que son épouse avait été sa « collaboratrice principale » tout au long de son mandat. Une activité professionnelle qu’il n’aura finalement pas réussi à prouver devant la justice. L’avocat des deux époux a annoncé à BFM Lyon faire appel de la condamnation.
À la suite de cette décision, le groupe de Philippe Cochet à la Métropole, s’est étonné du jugement qui leur paraît « démesuré ». La Métro positive annonce, au passage, le retrait de l’ancien député-maire.
À noter côté pécunier, l’élu est également condamné à rembourser plus de 700 000 euros à l’Assemblée nationale et près de 98 000 euros à France Travail (ex-Pôle Emploi).
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