Il y a du monde, ce lundi 2 décembre, devant le tribunal administratif de Lyon. Une cinquantaine de soutiens, pour beaucoup des membres du réseau éducation sans frontières (RESF), se sont rassemblés pour venir en soutien à Kéletigui Sylla, plus connu sous le nom de « Kélé ».
Depuis le 11 mars, ce jeune homme d’origine guinéenne est sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), à Lyon. Ce qui lui est reproché par la préfecture ? Avoir « menti » sur son âge lors de son arrivée en France, en 2014, et avoir « soi-disant », pour reprendre ses soutiens, produit un faux acte de naissance. Il n’a pas non plus suivi une précédente OQTF de la préfecture.
Des arguments incompréhensibles pour eux. Ce lundi matin, un recours contre cette nouvelle OQTF était audiencé par le tribunal administratif. Une action judiciaire similaire à celle menée par Mamadou Sow, il y a peu. Ce jeune père d’origine guinéenne, également très investi localement, avait obtenu gain de cause auprès du tribunal en novembre. Il est désormais tiré d’affaire et devrait recevoir un titre de séjour.
Kélé, un passionné de culture sous le coup d’une (nouvelle) OQTF à Lyon
« On est nombreux pour un lundi, note une militante. Cela montre bien qu’il a du monde autour de lui… » Il faut dire que, pour ses soutiens, Kélé est un véritable « modèle d’intégration ». En avril, nous avions dressé le portrait de ce jeune homme de 25 ans, diplômé d’un BTS commerce en France, et investi dans de nombreuses associations culturelles. Pour rappel : une pétition de soutien au jeune homme a été signée par près de 6000 personnes.
Passionné de poésie, membre d’une chorale… Kélé fait également partie de la « Compagnie de théâtre Waninga. » Jusqu’à peu, il travaillait comme baby-sitter, en attendant d’avoir les papiers nécessaires pour travailler dans le domaine dans lequel il a étudié. À la suite d’un stage, il avait reçu une promesse d’embauche… À condition d’être régularisé.
Cela sera-t-il le cas ? La préfecture a déposé, vendredi dernier in extremis, un mémoire sur le cas de Kélé. Si celui-ci est pris en compte par le tribunal, une ordonnance de report du jugement pourrait être envisagée. Dans le cas contraire, la décision du juge devrait être connue dans trois semaines. À quelques jours des fêtes, les soutiens espèrent que celle-ci sera un véritable « cadeau » de Noël.
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