« Ignorer l’IA en 2024 n’aurait pas de sens, l’accueillir à bras ouverts non plus ». Dans une charte de l’intelligence artificielle publiée le 4 octobre, le groupe Ebra (possédé par le Crédit Mutuel) l’assume : il ne veut pas rater le tournant de l’IA. Sous l’œil inquiet de ses journalistes, le groupe propriétaire du Progrès va lancer une deuxième expérimentation de l’intelligence artificielle pour la production de contenus journalistiques.
Cette fois, la rédaction centrale parisienne en sera l’objet. Elle alimente les neuf titres du groupe, dont le Progrès, d’articles sur la France et l’international. Concrètement, l’IA, Chat GPT en l’occurrence, aura pour tâche de reprendre une dépêche de l’Agence France Presse et d’en produire plusieurs versions, ensuite vérifiées par des journalistes. Pour le moment, cela devrait concerner des articles touchant au sport, sans qu’il s’agisse d’actualité dite « chaude ».
Sébastien Georges, coordinateur des rédactions du groupe Ebra et rédacteur en chef de l’Est Républicain, de Vosges Matin et du Républicain Lorrain, le présente comme « un outil d’accompagnement et d’aide », pour « soulager la tâche des équipes ».
L’autre objectif ? Contourner les algorithmes de référencement de Google, qui n’apprécient pas de voir le même article publié plusieurs fois sur le web, comme c’est le cas actuellement dans les différents titres d’Ebra. « Notre voulons aussi d’offrir une diversité de contenu au niveau des différents titres, notamment frontaliers », explique Sébastien Georges.
« Un premier pas vers une généralisation de l’intelligence artificielle » au Progrès
« Le groupe avait tenté d’embaucher des journalistes en CDD pour faire ce travail, mais il était particulièrement dévalorisant et le test n’avait pas été concluant, rapporte Jérôme Morin, élu syndical SNJ à Lyon et journaliste au Progrès. L’idée d’Ebra est d’utiliser l’IA pour réaliser ce travail à moindre coût ».
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