« Le bateau est mort. » Thierry Vignard ne mâche pas ses mots. Ce jeudi soir d’octobre, nous rencontrons le patron du Sonic avec son associé de toujours, Stéphane Bony, dans la cabine de pilotage – inusitée depuis bien longtemps – de la péniche au 4 Quai des étroits (Lyon 5e).
A priori, une journée classique dans le fameux cube rouge de bord de Saône. Des sons étouffés parviennent de la cale en contrebas. L’équipe fait les balances de la soirée dark disco-EBM qui se prépare. Une routine ancrée depuis près de 20 ans dans ce lieu un peu particulier, perdu après la gare de Perrache et comme isolé du centre-ville lyonnais.
Mais Thierry et Stéphane n’ont pas le cœur à la fête. Il y a quelques semaines, lors d’un contrôle technique habituel, l’ultimatum est tombé : tout le fond du bateau est à refaire d’ici un an. L’expertise a mis à jour une corrosion avancée à l’intérieur de la coque. Six mois de cessation d’activité et 300 000 euros de budget nécessaires pour les travaux, les comptes ont été rapides à faire : « C’est la catastrophe », assène Stéphane Bony.
« On est un peu tombés des nues, ajoute Thierry Vignard. Il faut absolument tout démonter, le plancher, les murs, l’électricité… On n’avait pas anticipé ça. »
Un lieu né d’une passion commune
Il est vrai que la péniche a vécu : 90 ans d’existence, dont 18 à accueillir une scène underground incontournable. Punk rock, dark-electro, EBM… La plupart des genres de musique expérimentale rock et new wave y sont représentés. Parmi les groupes passés par le Sonic à leurs débuts, on compte des noms aujourd’hui reconnus : Future Islands, Fontaines DC, Sonic Youth, Feu! Chatterton… De quoi donner envie de donner un petit coup d’œil dans le rétro.
Lisez la suite pour 1€
En profitant de notre offre d’essai, résiliable en ligne à tout moment.
Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?
Les informations exclusives, les enquêtes et certains reportages constituent l’édition abonnés de Rue89 Lyon. En tant que média indépendant, nos ressources proviennent de nos lectrices et lecteurs abonnés, aucun milliardaire ni groupe bancaire ne nous finance.
Nous demandons à nos lecteurs une faible contribution pour disposer à Lyon d’un média critique des pouvoirs, capable d’enquêter et de traiter les enjeux locaux en profondeur et dans la durée.
Chaque abonnement compte. Toutes nos recettes sont investies dans un journalisme local indépendant, dont la force et la réactivité dépend directement du nombre d’abonnés actifs.
Chargement des commentaires…