Des dizaines de tentes en enfilade, du linge mis à sécher entre les colonnes, un empilement de matelas et de couvertures. Ce mardi matin d’octobre, le sol est encore humide après la pluie nocturne, mais le campement de sans-abri sous le pont de la gare Jean-Macé (Lyon 7ème) a été épargné par l’eau.
Trois bénévoles de l’association Al-Nissa, arborant un gilet rose flashy, slaloment entre les tentes. Elles déposent discrètement des sacs de nourriture devant les portes en tissu. Leur maraude a commencé tôt ce matin au square du Béguin, qui se remplit un peu plus chaque jour de mineurs isolés sans solution de logement.
Nombreuses sont les personnes qui passent à côté des tentes sans savoir qui vit ici.
Des bénévoles d’Al Nissa, une association humanitaire, déposent des repas.
Sans-abri de Jean-Macé : « Ici, c’est tranquille »
Assis devant sa tente, Mamadou se réveille doucement. Ce Guinéen de 46 ans a quitté son pays en 2019, seul. Il a traversé le désert en voiture jusqu’au Maroc, avant de passer par l’Espagne pour atteindre la France. « Mon but a toujours été de rejoindre Lyon », confie-t-il.
Mais ses espoirs de régularisation se sont peu à peu éteints. Après des démarches interminables et de nombreux recours auprès de la préfecture du Rhône, sa demande d’asile a fini par échouer. Il dort sous le pont depuis deux ans. « J’étais vers Part-Dieu avant, mais ici on est mieux, c’est tranquille », sourit-il.
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