Alors qu’une nouvelle loi immigration se profile, c’est une décision qui a son importance. Ce mercredi 23 octobre, le tribunal administratif de Lyon a rejeté la demande du bâtonnier de Lyon de fermer le Centre de rétention 2 de Lyon.
« Les juges des référés reconnaissent que l’accueil d’une population de retenus sortant de prisons ou connus pour des troubles à l’ordre public dans les locaux « ultra sécurisés » génère une violence endémique et nécessite des aménagement particuliers, constatent-ils. Pour autant, ils considèrent que cette demande d’injonction (…) ne relève pas des pouvoirs du juge statuant en urgence. »
Cette décision arrive au terme d’une initiative quasi inédite à Lyon. Lundi 19 octobre, l’ordre des avocats avait demandé, devant les juges, la fermeture de ce qui ressemble à une prison pour migrants. « Ce n’est pas une posture politique, ni une action de principe, défendait la vice-bâtonnière Sara Kébir auprès de Rue89Lyon. Concrètement, il y a un danger sur le respect des droits fondamentaux dans ce centre. »
Cette action en justice, « rare », n’est pas venue du jour au lendemain. Fin 2022 déjà, le bâtonnier de Lyon s’est rendu dans ce qu’on nomme déjà à l’époque « le Cra du futur ». Pour cause : le centre de rétention doit servir de modèles à bien d’autres. Quelques mois à peine après son ouverture, les avocats s’inquiétaient déjà. Ils y sont retournés en 2023, puis en 2024…
À chaque fois, les différents bâtonniers ont constaté que les conditions de vie des retenus sont « indignes », pire que celles du Cra 1, pourtant réputé déjà très problématique. Chambres qui ne se ferment pas, toilettes sans porte (et donc sans intimité), cour grillagée comme une prison, accès aux soins très difficile… « Tout est fait pour reproduire un univers carcéral, mais sans cadre légal », lâche Me Franck Heurtrey, qui a représenté le barreau devant le tribunal administratif.
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