« Vous célébrez Lyon comme ville des sports, et de tous les sports »
19 h 10, ce lundi 26 août sur la place Bellecour (Lyon 2e), le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), savoure. À côté de lui, en plein cœur de Lyon, le « chaudron » des Jeux paralympiques vient d’être allumé par Michel Sorine, le boss de la mythique course « SaintéLyon ». Dix ans après un grave accident de vélo, ce grand sportif a fini une relais de 1 h 30 autour de la place Bellecour. Ce n’est pas une première. En 2006, il avait déjà porté la flamme, pour les JO d’hiver de Turin.
18 ans après, il peut de nouveau voir la foule devant lui. Le village paralympique est plein à craquer. Tous les spectateurs n’ont pas pu entrer. Autour, ils sont des centaines à être montés sur des bancs, des barrières ou des murets de la bouche de métro pour prendre de la hauteur et voir ce moment symbolique. Une heure avant, des queues à rallonge se voyaient autour de la place.
Bref, il y a donc bien eu du monde pour ce passage de la flamme paralympique à Lyon. Au micro, le maire de Lyon annonce que près de 10 000 personnes se sont rendues sur la place Bellecour pour cette grande première lyonnaise.
Un pari réussi pour le maire écologiste. Car l’événement était attendu. Depuis le début de l’été, le « non-passage » de la flamme olympique avait fait couler beaucoup d’encre à Lyon. Plutôt que de mettre 180 000 euros dans ce possible événement, le maire de Lyon et le président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV) avaient assumé de « mettre le paquet » sur cette deuxième séquence sportive, qui se déroulera du 28 août, au 8 septembre, à Paris.
« Dire que l’on soutient le paralympisme du bout des lèvres, c’est bien. Mais le faire concrètement en investissant de l’argent et de l’énergie, c’est mieux », déclarait le 26 juillet dernier Grégory Doucet à nos confrères du Progrès.
« Les gens veulent continuer la fête » avec les Jeux paralympiques à Lyon
Rembobinons le cour d’un événement chronométré. À 17h30 (pétantes), Inès Dahmani, vice-présidente du club Lyon – La Duchère, prend le premier relais de la flamme.
« J’avais les jambes qui flageolaient, mais je suis très fière, nous confiera-t-elle après coup. Je ne m’attendais pas à voir autant de monde. C’est bien. Les Jeux olympiques ont rayonné dans le pays. Les gens veulent continuer la fête. »
Dans le public, son nom n’est pas inconnu. Elle fait partie des rares personnes « célèbres » du coin. « C’est Inès de la Duch’, elle a fait beaucoup pour le quartier », dit un père de famille à son fils. Parmi ses réalisations : la section féminine de foot du club. Les autres porteurs de la flamme sont plus… Confidentiels. Et difficile pour les spectateurs d’en savoir beaucoup sur leur compte.
« C’est dommage qu’on ait pas toutes ces infos », peste, un peu, Nicole, une Oullinoise venue voir le spectacle. Elle ne sait pas si la Ville ou « Paris 2024 » est responsable de l’organisation, mais elle trouve que cela manque de communication. « Lyon est capable de s’organiser mieux que ça. Elle le fait pour la Biennale notamment », souffle-t-elle. Côté Ville, on fera sûrement valoir que tout a été dit au micro dans le village. Mais, à ses abords, certaines annonces se sont perdues.
Via le bouche à oreille, beaucoup apprennent que certains des 24 porteurs de la flamme ont été tirés au sort. « Zut, j’aurai pu la porter », plaisante une habitante.
Mais, la micro « déception » passée, l’ambiance est plutôt bonne. Durant une heure et demie, la flamme tourne autour de Bellecour avec les porteurs de flambeaux. On retrouve des images très « JO de Paris », avec deux agents de la police (municipale) qui roulent en vélo, tout sourire. Le tout avec un peu plus d’espace pour le public. Le long des barrières, pas besoin de pousser pour se trouver une place. Certes, tout le monde reconnaît « qu’il y a du monde », mais on reste loin des images de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille. Pour rappel : la cité phocéenne avait accueilli 150 000 personnes ainsi qu’Emmanuel Macron.
Depuis Lyon, donner une « impulsion » aux Jeux paralympiques
Une chose qu’apprécie d’ailleurs Danièle, 70 ans. « Pas très fan des mouvements de foules », elle s’est laissé prendre au jeu de cet événement « exceptionnel ». Comme beaucoup, elle ne connaît pas les gens qui défilent : « Mais, même aux JO de juillet, on ne connaissait pas tout le monde. Passé les « grands noms », la plupart des sportifs sont peu connus », remarque-t-elle.
Un peu plus loin, Farah, 24 ans, regrette un peu le calendrier des Jeux paralympiques. « Il faudrait les faire avant, ou peut-être en même temps. J’ai peur qu’il y ait quand même moins de monde qui suivent », commente cette habitante de Mermoz (Lyon 8e). Grande fan des JO, elle constate qu’elle pourra moins regarder les Paralympiques. Comme d’autres, elle aura repris le boulot. « Je regarderai le soir », promet-elle. Elle sait que ces jeux sont moins connus et méritent bien un coup de pouce.
« Ça serait bien que ça leur donne une impulsion », abonde Danièle. Pour elle, il s’agit aussi de parler de la question de l’accessibilité des personnes en situation de handicap, d’améliorer leur accès aux transports en commun, etc. En un mot : donner de « la visibilité » aux questions liées au handicap. En ce sens, elle apprécie l’événement couplé au côté plus « populaire », selon elle, des Jeux paralympiques. « Il y a quand même des places à des prix abordables, comme 15 euros », note-t-elle.
De quoi pousser à suivre les courses. Durant deux semaines, 13 athlètes lyonnais vont concourir aux épreuves de Paris. Malheureusement, Lyon n’en accueille pas. Mais, pour ceux qui voudraient « goûter » à l’ambiance, le village paralympique restera en place trois jours sur la place Bellecour, avec le chaudron allumé et des animations sur place. Ensuite, il faudra les suivre à Paris ou à la télé.
Chargement des commentaires…