Aïsha (prénom modifié) et son fils vont « mieux ». Mais ce n’est pas encore ça. À 26 ans, cette mère de famille guinéenne a accouché le 21 juillet de son premier enfant. Il a déjà connu la rue.
Au téléphone, elle reprend son histoire au 19 juillet, deux jours avant son accouchement. À cette date, la jeune femme est hébergée à l’hôtel par la Métropole de Lyon depuis ses trois mois de grossesse. La collectivité, en charge de son cas, a pris en compte ses difficultés médicales. Par trois fois, elle a dû être opérée. Mais, ce jour-là, la remplaçante de son assistante sociale lui apprend que sa solution d’hébergement va s’arrêter. La Métropole met fin à la prise en charge de « nouveaux publics ».
« Avant la maternité, on m’a dit de partir avec mes affaires de l’hôtel, parce que je ne serai plus pris en charge après », se souvient-elle.
La jeune femme ne le fait pas. Après un accouchement par césarienne, elle revient dans sa chambre avec son enfant. Elle joue la montre pour « deux semaines » d’hébergement. C’est tout ce qu’elle gagnera. Avec un nourrisson de quelques kilos, elle est mise dehors. Début août, elle passe une nuit à veiller à côté de sa poussette. À côté, son bébé ne fait que pleurer. « Je n’ai pas dormi de la nuit », se souvient-elle.
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