Le Nouveau Front populaire fait le plein à Lyon et dans les banlieues rouges
Dans la capitale des Gaules, la gauche a fait le boulot. Dans la 3e circonscription, l’écologiste Marie-Charlotte Garin, députée sortante, est élue au premier tour du scrutin. Cela a bien failli être le cas aussi pour Boris Tavernier, candidat de la société civile, proche des écologistes, dans la 2ème circonscription. Il atteint 49,65 % des exprimés, devant Loïc Terrenes (Renaissance), qui obtient 25,12% des suffrages.
Dans la 1ère circonscription, Anaïs Belouassa-Cherifi (NFP-LFI) est aussi en bonne position. Elle engrange 42,4% des voix face au député sortant Renaissance, Thomas Rudigoz (29,7%), et au candidat du RN Laurent Mouton (18,10%), qui se qualifie aussi au second tour.
D’autres batailles seront plus difficiles (mais pas impossibles). Dans la 4e, la candidate PS, Sandrine Runel, aura plus de mal à se faire élire. Elle arrive en tête avec 38% des voix, devant Anne Brugnera (Renaissance), avec 31% des voix, et le candidat RN Yannick Chaumont (17,91%).
Proche de Lyon, les députés sortants Idir Boumertit (NFP-LFI de la 14e circonscription) et Gabriel Amard (NFP-LFI de la 6e circonscription) ne devraient pas avoir de mal à retourner à l’Assemblée. Ils pourraient être rejoint par deux de leurs alliés, Abdelkader Lahmar (NFP-On s’en mêle/LFI), en ballotage favorable dans la 7e circonscription, et Victor Prandt (NFP-REV/LFI), moins bien parti, mais qui pourrait l’emporter face au RN dans la 13e circonscription grâce au désistement de la députée sortante Sarah Tanzilli.
Une poussée historique du RN dans plusieurs circonscriptions
C’était attendu, mais cela reste sidérant. Le Rassemblement national réussit à se qualifier au second tour dans de nombreuses circonscriptions du Rhône et se place même en position de l’emporter dans quatre d’entre elles. En 2022, le parti d’extrême droite n’avait pas réussi à exister dans les législatives du département. L’élection d’un candidat RN dans le Rhône serait une première (à l’exception des législatives à la proportionnelle de 1986).
Dans la 1e, la 4e, la 5e, la 7e, la 8e, la 9e, la 10e, la 11e, la 12e, la 13e et la 14e, le parti arrive à se qualifier au second tour. Un raz-de-marée. Leurs chances de l’emporter sont sérieuses dans la 8e circonscription du Rhône, à l’occasion d’une quadrangulaire, en fonction du maintien ou non des candidats LR et Renaissance. La 13e aussi est favorable. Le RN y a d’ailleurs envoyé sa responsable départementale, Tiffany Joncour.
Elle y a réuni 36,35 % des voix. Mais, face au candidat NFP arrivé second, Victor Prandt, elle semble disposer d’une moindre réserve pour l’emporter au second tour. Dans la 9e, il y aura aussi sûrement match entre Patrick Louis, arrivé en tête avec dix points d’avance, et le député sortant, Alexandre Portier (LR).
Enfin, dans la 11e circonscription, le candidat de l’union de l’extrême droite Alexandre Humbert-Dupalais a réalisé le plus gros score du département, avec 36,82% des voix. Arrivé troisième, le candidat communiste du NFP, Abdel Youfsi, s’est désisté. Jean-Luc Fugit, le député sortant de la majorité présidentielle arrivé deuxième avec 26%, semble bien placé pour l’emporter au second tour grâce aux reports de voix.
Pour la majorité présidentielle, des pertes mais pas d’hémorragie dans le Rhône
C’est ceux qui avaient le plus à perdre dans cette élection. La majorité présidentielle disposait de 8 députés dans le Rhône. Certains candidats devraient pouvoir conserver leurs sièges, même si plusieurs d’entre eux sont menacés. Seule l’une des députés, Sarah Tanzili, sortante de la 13e circonscription, est éliminée. En capacité de se maintenir au second tour, elle a choisi de se retirer pour permettre à Victor Prandt (NFP-REV) de battre Tiffany Joncour, cheffe de file du RN du Rhône.
À Lyon, Thomas Rudigoz a du souci à se faire pour le second tour dans la 1ère circonscription face à Anaïs Belouassa-Cherifi, arrivée en tête avec 42 % des voix, contre seulement 29 % pour le député macroniste. D’autant qu’il y aura une triangulaire dans la circo, le RN s’étant qualifié au second tour.
Dans la 7e circonscription, c’est presque déjà plié. Alexandre Vincendet (Horizons) va sûrement retrouver son bien-aimé siège de maire de Rillieux-la-Pape, dont il ne s’est jamais vraiment éloigné. Grâce à une hausse de participation de près de 20 points dans la circonscription, l’ex LR et ses 27 % va se retrouver pris dans une triangulaire entre Abdelkader Lahmar (NFP-LFI) qui a obtenu 46 % des voix, et Cédric Pignal (RN), 21 % des suffrages.
Les candidats Modem, Blandine Brocard (5e circo) et Cyrille Isaac-Sibylle (12e circo), devront batailler pour garder leurs sièges, même si le scrutin du second tour leur semble plutôt favorable.
Les Républicains perdent une députée dans le Rhône
C’est la déconvenue pour Nathalie Serre. Députée sortante LR de la 8e circonscription, elle se retrouve en 4e position derrière le RN, la candidate de l’union de la gauche, et le candidat Renaissance. Elle est pourtant en capacité de se qualifier au second tour, mais pas de l’emporter.
Dans cette quadrangulaire, Dominique Despras (Renaissance) voudrait voir Nathalie Serre se retirer, pour qu’il puisse l’emporter, tandis qu’Anne Reymbaut (NFP-PS) demande au candidat de la majorité de se retirer dans son intérêt à elle. Avec en ligne de mire, le danger de voir le Rassemblement national, avec Jonathan Gery, emporter la circonscription.
La circonscription voisine n’est pas bien mieux lotie, quoiqu’avec une situation moins complexe. Trois candidats sont qualifiés pour le second tour : Patrick Louis (REC-RN), Alexandre Portier (député sortant LR) et Jean-Henri Soumirieu-Lartigue (NFP-PS). Ce dernier devrait se retirer – conformément aux consignes nationales – pour laisser au député LR l’opportunité de l’emporter face au RN. Patrick Louis demande à Alexandre Portier de « démissionner (sic) » dès maintenant, au risque d’être « élu avec des voix de gauche ».
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