“Tout le monde déteste Bardella”, “La jeunesse emmerde le Front National”, et parfois, des clappements de mains en rythme, suivis de “siamo tutti antifascisti” [« nous sommes tous antifascistes », en italien ndlr], scandé en chœur par des milliers de manifestants.
Lundi 10 juin, près de 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Lyon pour lutter contre l’extrême droite, après l’annonce des résultats des élections européennes, ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour rappel, toutes les communes du « Nouveau Rhône » (le Rhône moins la Métropole de Lyon) ont placé le RN en tête.




Des chants contre l’extrême droite, en soutien au peuple palestinien et à la Kanaky
En réponse, une première manifestation antifasciste s’est tenue sur la place des Terreaux à 19 h (Lyon 1er). Un public relativement jeune, qui scandait des chants contre l’extrême droite, Jordan Bardella, mais aussi en soutien au peuple palestinien et à la Kanaky (Nouvelle Calédonie).
Un orchestre est ensuite arrivé, sous les applaudissements des participant·es. Vers 20 h, le cortège s’est élancé pour rejoindre la place de la République (Lyon 2e). Une fois sur les lieux, après avoir dansé et chanté, les manifestant·es se sont rafraîchis dans une fontaine.





Entrée interdite par les forces de l’ordre dans le Vieux Lyon
Fait surprenant, aucune force de l’ordre n’était présente sur les lieux, alors même que la manifestation n’était pas déclarée en préfecture. Des milliers de personnes ont donc déambulé dans les rues lyonnaises, sans incidents majeurs. Elles sont notamment passées par Bellecour et la rue Victor-Hugo pour rejoindre Perrache. Elles ont ensuite traversé le pont pour remonter les quais du Rhône avant de rejoindre de nouveau Bellecour. Rien n’a semblé contraindre le cortège, si ce n’est la circulation.
Les seuls heurts avec les forces de l’ordre ont eu lieu lorsque les manifestant·es ont essayé de se rendre dans le Vieux Lyon, fief de l’extrême droite radicale lyonnaise. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher le cortège de poursuivre sa route. Le cortège a ensuite repris son chemin vers les Terreaux, en passant par la rue Mercière. Spontané, sans leader a priori, ce rassemblement n’avait pas de parcours précis. À 23 h 30, il y avait toujours plusieurs centaines de personnes à déambuler dans les rues du centre-ville de Lyon.


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