Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Une manifestation contre les CRA et les « politiques néocoloniales » ce samedi à Lyon

Une manifestation « contre l’Europe forteresse et pour un monde sans frontière » se tiendra à Lyon, samedi 1er juin, à 13h, place Gabriel Péri, à l’appel du collectif Lyon-anticra. Le cortège rejoindra la mobilisation en soutien au peuple palestinien, Place Bellecour à 15h.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon, abonnez-vous.

Le Cra 2
À côté de Lyon Saint-Exupéry, le « Cra 2 » accueille des migrants en situation irrégulière en mesure « d’éloignement ». ©PL/Rue89Lyon.

En France, les Centres de rétention administrative (CRA) sont toujours plus nombreux, et la tendance n’est pas prête de s’inverser. Entre 2017 et fin 2023, le total des places d’enfermement est passé de 1488 à 1869. Galvanisé par la nouvelle loi immigration, l’État souhaite pousser ce nombre jusqu’à 3000 d’ici 2027. Pour attendre cet objectif, onze nouveaux CRA devraient sortir de terre, alors que 25 existent déjà.

Du côté de Lyon, il existe aujourd’hui 280 places d’enfermement pour migrants. Avant janvier 2022, il y en avait 140, mais un second CRA a vu le jour a côté de l’aéroport Saint-Exupéry.

Parmi les personnes qui y sont enfermées, un grand nombre a été interpellé pour « troubles à l’ordre public ». Comme le révélait Rue89Lyon, en 2023, la justice de Lyon a distribué l’équivalent de 200 années d’enfermement d’étrangers en rétention, grâce à ce principe aux contours encore flous.

Manifestation à Lyon contre « les politiques néocoloniales » et les CRA

Alors, pour protester contre « les politiques néocoloniales, le racisme systémique » et les CRA, le collectif Lyon-anticra appelle à une manifestation, samedi 1er juin. Le rendez-vous est fixé à 13h au métro Guillotière (Place Gabriel Péri) et le cortège rejoindra la mobilisation en soutien au peuple palestinien à 15h, Place Bellecour.

La loi immigration, votée en décembre dernier, favorise la répression migratoire. En multipliant les arrestations et les recours aux obligation de quitter le territoire français (OQTF), de plus en plus de personnes se retrouveront entre les murs des CRA, dans l’attente de retourner dans leur pays d’origine. Le tout, alors que les conditions de rétention dans ces centres sont régulièrement épinglées. En mars dernier, Rue89Lyon mettait en avant les violences subies par Oussama M. au centre de Saint-Exupéry.

Dans les CRA, des conditions de rétention « indignes »

Ce fût également le cas le 22 juin dernier, lorsque Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), pointait du doigt les « conditions indignes » de rétention entre les murs du deuxième CRA de Lyon.

Rue89Lyon avait pu se rendre à l’intérieur du centre d’enfermement. Violences policières, accès aux soins limité, isolement… Les conditions dans lesquelles sont enfermés les migrants sont loin d’être acceptables. Il faut dire qu’en matière de conditions de rétention, la France n’est pas vraiment un bon élève. Elle a d’ailleurs été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme pour avoir enfermé des enfants dans des CRA.


#cra

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Autres mots-clés :

Plus d'options