L’annonce officielle s’est faite attendre. Mais elle est enfin tombée ce lundi 27 mai, en fin de matinée. Sans surprise, Audrey Hénocque (EELV), adjointe aux finances et aux grands événements, fidèle du maire de Lyon Grégory Doucet (EELV), se voit confier la délégation culture à la ville de Lyon.
Son arrivée n’est pas une surprise : le nom de l’élue du 7e arrondissement bruissait depuis plusieurs jours déjà pour prendre la suite de Nathalie Perrin-Gilbert (souvent nommée NPG), démise de ses fonctions par Grégory Doucet avec fracas, lundi 13 mai.
Audrey Hénocque débarque à la culture après une séquence politique particulièrement houleuse, qui a vu la gauche lyonnaise se déchirer sur plusieurs sujets, notamment l’épineux dossier du conservatoire de Lyon, dont cette fidèle du maire devrait récupérer le présidence.
Restructuration à la mairie de Lyon : Grégory Doucet récompense la fidélité
En avril, des élus écologistes avaient demandé la mise en retrait de NPG, s’opposant ouvertement à son choix de changer le directeur de l’institution. Plus récemment, un syndicat, le SAMPL-CGT, l’a également tancée sur ses pratiques managériales.
Les écologistes avaient demandé le « retrait temporaire » de l’élue de la présidence du conservatoire, en attendant les résultats d’audits et d’enquêtes sur la structure. En réaction, celle-ci a annoncé sa démission définitive face aux critiques des écologistes et de l’intersyndicale du conservatoire.
Audrey Hénocque avait lancé les hostilités contre NPG quelques semaines auparavant, au sujet de la restauration du musée Guimet, vieux serpent de mer de la politique culturelle lyonnaise. L’adjointe (et proche de Grégory Doucet) avait taclé sa collègue d’alors sur X (ex-Twitter) : « Il est prématuré de faire des annonces tant que le projet de mise en sécurité et de production de l’exposition n’a pas été budgété et arbitré », écrivait-elle, cinglante.
Restructuration à la mairie de Lyon : une image d’unité pour 2026?
Les autres noms de ce mini-chamboulement municipal actent définitivement la rupture entre Grégory Doucet et NPG, et un resserrement de l’équipe municipale autour des fidèles du maire. Parmi les nouveaux arrivants, on retrouve Emmanuel Giraud, socialiste et conseiller du 9e arrondissement. Il récupère la délégation « éducation artistique et culturelle – Droits culturels », auprès d’Audrey Hénocque.
Adrien Drioli, un ancien du groupe de NPG, Lyon en commun, adjoint au sport dans le 9e arrondissement, arrive à la mairie centrale. Il sera en charge de la délégation « Achat public responsable – Nouvelles ressources ». Il y a une semaine, il avait pris fait et cause pour la majorité municipale, rompant avec son ancienne colistière et lui reprochant ses « propos tenus dans la presse locale et nationale, sans concertation ni discussion« .
Des choix symboliques pour Grégory Doucet? Avec un PS et un ancien proche de NPG dans la nouvelle majorité municipale, le message envoyé à l’ancienne adjointe à la culture semble pourtant clair : ce ne sont pas les écolos qui ont fait le choix de l’isolement. À deux ans des municipales, l’actuel maire de Lyon récompense la fidélité.
Enfin, l’écologiste Marie Alcover, actuelle conseillère déléguée aux jeunesses, devrait ajouter la vie étudiante à ses prérogatives en qualité d’adjointe, reprenant une délégation à l’adjointe à la démocratie locale, Chloé Vidal (EELV). Ces changements devraient être validés lors du conseil municipal du 30 mai.

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