« On ne peut venir que cet après-midi, mais il y aura un turn-over ». À quelques encablures du barnum installé sur l’A7, non loin de la jonction avec l’A450, Serge, Sylvain et Bruno taillent le bout de gras en attendant d’être servis en saucisses, qui grillent sur les braseros installés sur la chaussée.
Éleveurs laitiers dans la Loire, ils sont venus mercredi 31 janvier « pour bloquer Lyon », comme nombre de leurs confrères qui ont convergé vers la capitale des Gaules depuis les départements voisins du Rhône. À Pierre-Bénite, une quarantaine de tracteurs coupent la circulation sur l’A7 dans les deux sens, depuis lundi 29 janvier. « Certains dorment sur place, d’autres rentrent chez eux. Moi je viens en journée et je rentre le soir pour m’occuper de mes animaux », explique un éleveur de Saint-Martin-en-Haut, dans les Monts du lyonnais.
Sur l’A7, d’autres points de blocage sont apparus dans la journée de mercredi, dont l’un autour du nœud de Ternay, à la jonction avec l’A47, qui relie Lyon à Saint-Etienne. Selon des informations du Progrès, des manifestants étaient en train de monter un terrain de pétanque. L’A7, future base de loisir? Rue89Lyon a en tout cas pu s’essayer au Vélov’ entre la M7 et l’A7, pour se rendre sur le blocage de Pierre-Bénite.
Mobilisation des agriculteurs : les blocages devraient durer
Au nord-ouest, l’A89 est également bloquée, entre l’Arbresle et la jonction avec l’A6, qui est-elle toujours coupée au niveau du péage de Villefranche-Limas. Enfin, sur l’A43, la Confédération paysanne entend maintenir son blocage du péage de Saint-Quentin-Fallavier, à proximité de la plus grande plateforme logistique de France.
En milieu d’après-midi, mercredi 31 janvier, la préfecture de la région Aura craignait un blocage de la jonction A46/A42, autour du nœud des îles.
Mercredi 15h00 : point de situation sur les routes en Auvergne-Rhône-Alpes.
— Préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) January 31, 2024
🛣️❌ Les automobilistes sont invités à différer tout déplacement et à privilégier les transports en commun ⤵️ pic.twitter.com/0xUh5A21pM
Sur plusieurs points où des barricades ont été élevées, les agriculteurs envisagent de rester longtemps. Les blocages devraient durer au moins jusqu’à la fin de la semaine. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a assuré que les agriculteurs « n’étaient pas des délinquants » mais a fixé une limite : celle de ne pas pénétrer dans les grandes agglomérations, dont Lyon. Une maxime que les éleveurs que Rue89Lyon a rencontré à Pierre-Bénite semblent avoir entendue. « On est des gentils », s’amuse Bruno, le producteur laitier ligérien, mi-désabusé, mi-déterminé à poursuivre le mouvement.
Alors que le discours de politique général du Premier ministre Gabriel Attal ne semble pas avoir convaincu, la pression des agriculteurs sur Lyon se maintient. La préfecture de Région, elle, maintient son appel « à éviter tout déplacement inutile ».
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