Le nom d’Hubert Julien-Laferrière, député (Génération écologie) de la 2e circonscription du Rhône, refait surface dans l’affaire Rachid M’Barki. Cet ancien présentateur télé, mis en examen en décembre dernier pour soupçons d’ingérence étrangère, a reconnu avoir perçu de l’argent liquide pour diffuser des sujets politiquement orientés sur BFMTV. Ses aveux, dévoilés partiellement par Le Parisien, font resurgir le nom d’Hubert Julien-Laferrière.
Le député est soupçonné d’avoir été l’outil d’une opération médiatique visant à soutenir Karim Massimov, ancien premier ministre du Kazakhstan, placé en détention à la suite d’émeutes ayant secoué le pays en janvier 2022.
« Pour 10 000 euros, ils auront une question d’un député »
Concrètement, les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) ont exhumé un échange de SMS entre un lobbyiste britannique et un certain Jean-Pierre Duthion. Ce dernier, un habitué des opérations d’influence, a été mis en examen en octobre dernier pour son rôle d’intermédiaire entre des puissances extérieures et des journalistes et politiques, dont Hubert Julien-Laferrière.
« Pour 10 000, ils auront une question écrite et orale en commission des affaires étrangères plus trois tweets d’un député. Pour 15 000, elle est reprise sur BFMTV », promet Duthion au lobbyiste anglais. Quelques temps après cet échange, le 1er février 2022, Hubert Julien-Laferrière s’émeut au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères du sort de l’ancien premier ministre kazakhstanais.
Ce dernier est présenté comme un prisonnier politique, même s’il est pourtant loin d’être un ange. Il est notamment accusé d’avoir espionné des opposants et fermé les yeux sur la torture dans son pays. Dans la foulée, l’intervention du député sur Massimov est relayée par M’Barki sur BFM. CoÏncidence ? Comme Duthion, Hubert Julien-Laferrière est soupçonné d’avoir reçu de l’argent pour cette manipulation, précisent nos confrères du Parisien.
Affaire M’Barki : Hubert Julien-Laferrière avait déjà été perquisitionné
Ce n’est pas la première fois que le nom du député écolo du Rhône apparaît dans l’affaire M’Barki, ce dossier lunaire de tentative d’ingérence de puissances étrangères en France.
Fin septembre, le quotidien Le Monde révélait que le domicile et la permanence parlementaire d’Hubert-Julien Laferrière avaient été perquisitionnés. Les enquêteurs soupçonnaient alors l’élu d’avoir soutenu un escroc Camerounais lors d’une commission parlementaire. La justice se penchait déjà sur d’éventuelles contreparties à l’intervention d’Hubert Julien-Laferrière.
Une enquête s’est jointe à celle sur les soupçons d’ingérence ouverte après l’affaire M’Barki/Duthion. Protégé par son immunité parlementaire, Hubert Julien-Laferrière n’a pas été entendu par les enquêteurs, affirme Le Parisien. Sollicité par Rue89Lyon, il n’a pas donné suite.
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