C’est le type d’annonce qui tombe plutôt mal. Alors que la saillie de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra (Renaissance) contre les « paquets d’heures » non « sérieusement remplacées » dans le public continue à alimenter les débats politiques, une diminution des effectifs est annoncée dans le Rhône.
Ce mardi 16 janvier, le recteur de l’Académie de Lyon, Olivier Dugrip, a confirmé la suppression de 60 postes de professeurs du premier degré lors de ces vœux à la presse pour la rentrée 2024. Cela représente près de 10% des 650 suppressions de postes au niveau national.
Dans le Rhône, une diminution du nombre d’élèves
Selon le rectorat, la suppression de ces postes serait liée à une diminution du nombre d’élèves dans la région. Dans l’académie de Lyon, regroupant le Rhône, l’Ain et la Loire, ils seraient 3649 de moins par rapport à l’année dernière.
Le Rhône représente la majorité de cette baisse avec 3100 élèves en moins à la rentrée 2024, ce qui représente 5,5 % de la baisse d’effectifs à l’échelle nationale. Difficile de comprendre pourquoi le Rhône devrait allors supporter 10% des suppressions de postes. Olivier Dugrip a « assumé » ce différentiel :
« Le Rhône va supporter la totalité de la baisse des 40 postes demandée par le ministère dans l’académie, et j’ai décidé d’aller jusqu’à 60 afin d’en créer 20 dans l’Ain», explique-t-il. Pour le recteur, il s’agit de « procéder à un rééquilibrage entre les départements de l’Académie ».
Il reprend les chiffres depuis 2014. Selon lui, l’académie (Ain, Loire, Rhône) a perdu 11 000 élèves ces dix dernières années. En face, elle a pu bénéficier de la création de 1600 postes de professeurs des écoles. « Je ne crois pas que quiconque puisse dire que nous avons diminués nos moyens dans l’enseignement», s’est-il justifié.
Baisse du nombre de professeurs dans le Rhône: « des conséquences inacceptables »
Pas de quoi convaincre les syndicats. Pour Frédéric Volle, membre du syndicat FO SNUDI, ces suppressions de postes ne font qu’aggraver les problèmes actuels. Et la liste est longue. Entre le » sureffectif d’élèves dans les classes », « l’absence de remplacement » et le « manque de places dans les établissements spécialisés », la tendance démographique (« si elle se révèle exacte dans six mois ») devrait justifier, pour ce syndicaliste, le maintien de ces 60 postes.
Au contraire, leur suppression aura « des conséquences inacceptables sur les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissages des élèves » souligne-t-il dans un communiqué. Le syndicat appelle à la grève, jeudi 25 janvier et à rejoindre la manifestation nationale à Paris, organisée le même jour devant le ministère de l’Éducation nationale.
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