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Au Progrès de Lyon : après la grève, une motion de défiance contre la direction 

Ce lundi 18 décembre, le Progrès à Lyon, le Bien Public à Dijon et le Journal de Saône-et-Loire, trois journaux du groupe EBRA, ont voté une motion de défiance envers leur direction. Après des années de difficultés, le syndicat national des journalistes (SNJ) dénonce des suppressions de postes, une surcharge de travail et l’absence d’un « vrai projet éditorial ».

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Progrès
Les journalistes du Progrès lors d’un jour de grève de début décembre. Photo d’archive ©DR

La lutte se poursuit au sein du quotidien lyonnais, le Progrès. Une motion de défiance a été votée par 97% des salarié·es des rédactions du Bien Public, du Journal de Saône-et-Loire et du Progrès (BJP), ce lundi 18 décembre.

Elle est adressée au directeur de la publication et directeur général des titres, Pierre Fanneau, au rédacteur en chef, Xavier Antoyé ainsi qu’à l’ensemble de la rédaction en chef. « De mémoire de journaliste, c’est la première motion de défiance depuis une quarantaine d’années », indique Jérôme Morin, du Syndicat national des journalistes (SNJ), contacté par Rue89Lyon.

Au Progrès à Lyon, une rupture profonde avec la direction

353 salarié·es étaient invités à participer au vote de cette motion qui s’est tenu du mercredi 13 décembre au lundi 18 décembre au soir. 282 journalistes y ont pris part, soit 80% de participation. Largement adoptée, la motion acte « une rupture profonde entre les rédactions des trois titres du groupe Ebra (dont l’actionnaire est le Crédit mutuel) et ses dirigeants. » Surtout, elle est le dernier coup de gueule en date de journalistes qui s’opposent à « la politique de casse de [leurs] journaux ».

« On ressent une perte de confiance en l’avenir », témoigne Jérôme Morin, également journaliste au Progrès. Ce dernier mois, trois mobilisations ont eu lieu au sein du quotidien lyonnais. Elles font suite à l’annonce d’un plan d’économie qui prévoit onze suppressions de postes dont neufs de journalistes dans les rédactions de BJP. Un « plan social qui ne dit pas son nom », indique la motion de défiance. Des difficultés que rencontre le Progrès depuis des années. En 20 ans, le journal est passé de 300 à 235 journalistes.

À Lyon, les journalistes du Progrès face à des difficultés récurrentes et sans vrai projet éditorial

Ces réductions d’effectifs mettent d’autant plus en tension les rédactions qu’elles s’ajoutent à la réduction des formats et à la surcharge de travail imposée aux salarié·es. Le SNJ regrette l’absence de « projet éditorial concret ambitieux, pourtant urgent pour accompagner notre mue vers le numérique et maintenir notre diffusion print ». Lunatique selon le syndicat, la direction annonce tout et son contraire à ses effectifs :

« Un jour, elle veut mettre le paquet sur la vidéo, le lendemain, elle n’en a plus les moyens ».

Pour Jérôme Morin le recul des investissements et des moyens alloués aux rédaction est un « non sens-économique qui met en danger l’information de proximité. »

Il l’avoue pourtant : la motion de défiance, qui doit être remise mercredi à la direction, lors du comité social et économique d’EBM (Est Bourgogne Média), puis jeudi lors de celui du Progrès, reste symbolique.

Le journaliste espère qu’elle aura une influence sur les suppressions de poste, mais il n’est pas certain que le message des journalistes soit entendu. La motion de défiance regrette en effet que la direction ne prenne pas en compte les retour de terrains de ces salarié·es. « On est habitués à ne pas être écouté au sein de la rédaction, même lors des mouvements de grève », renchérit le journaliste du Progrès. Conséquence pour le SNJ et les journalistes ayant voté la motion de défiance : « La direction a perdu au fil du temps, toute légitimité et ne peut rester en place ».


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