« En France, de plus en plus de femmes qui viennent d’accoucher se retrouvent à la rue. Certaines peuvent rester à la maternité, d’autres occupent des écoles… »
Ce jeudi 30 novembre, le collectif « Solidarité entre Femmes à la Rue » appelle à un grand rassemblement devant la Métropole de Lyon, à 13h30. Soutenu, notamment, par les associations Jamais sans toit et Droit au logement (Dal 69), le collectif alerte sur plusieurs cas de retours à la rue de femmes et de nourrissons.
Dans un communiqué, il révèle qu’une femme avec ses trois enfants de « trois ans, un an et un mois » a été remis à la rue fin octobre. « Aujourd’hui, c’est au tour de Laetitia qui ne sait pas où elle dormira vendredi soir avec sa petite S. âgée de 30 jours ! Fadela a accouché dimanche et elle est déjà prévenue qu’ils devront quitter leur hôtel à Noël », écrit encore Dal 69 dans un communiqué.
Pour les collectifs, ces cas ne sont que la face émergée de l’iceberg. Nombre d’autres « invisibles » sont dans cette situation. Ils ciblent l’État, en charge de l’hébergement d’urgence, et les services de la Métropole de Lyon, en charge de la protection de l’enfance.
Au moment où les températures chutent, cette remise à la rue, pour les nourrissons, pourraient avoir des conséquences terribles. Or, des familles, hébergées dans des hôtels par la Métropole de Lyon, se sont retrouvées sans toit, en plein milieu de la trêve hivernale.
Femmes à la rue à Lyon : la suite de nombreuses expulsions
Ils attaquent également les institutions et collectivités sur des critères d’hébergement qu’ils jugent arbitraires.
« La Métropole prend en charge les femmes isolées jusqu’aux trois ans de l’enfant, mais seulement jusqu’à un mois du bébé quand elles sont en couple ! L’État applique des critères toujours plus limités au lieu d’ouvrir des places d’hébergement », s’insurge le collectif.
Depuis le 8 novembre, « Solidarité entre Femmes à la Rue », composé de près de 200 personnes, occupe le Centre culturel de la vie associative (CCVA) de Villeurbanne. Une centaine de personnes, en grande partie des femmes avec enfants, y ont trouvé un refuge pour le début de l’hiver. Cette situation fait notamment suite à de nombreuses expulsions.
Dans les témoignages récoltés par le collectif, on note la présence d’une mère de famille vivant précédemment au squat Sans-Souci, expulsé cette année. Elle n’est pas seule dans ce cas. À la suite du squat Pyramide, deux jours avant la trêve hivernale, des familles se sont également retrouvées à vivre dans les rues de Lyon.
Cette problématique est loin d’être nouvelle, mais semble empirer. En avril, Véronique Gillet, directrice régionale de la Fondartion Abbé pierre, s’inquiétait déjà dans nos colonnes.
« Ce resserrement des collectivités autour de leurs compétences est extrêmement inquiétant, affirmait-elle. On voit que la Métropole s’est engagée sur l’hospitalité mais qu’elle est un peu à bout de souffle et aujourd’hui, l’État ne prend pas le relais. Le problème c’est que le logement n’est pas défini par l’État comme une priorité politique. Mais si la Métropole se retire, c’est une rupture de parcours pour ces familles. »
En plein milieu de l’hiver, la situation ne s’est pas améliorée. Mais, avec les degrés en moins, elle pourrait vite devenir dramatique.
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