C’est une procédure-bâillon ratée. Le promoteur immobilier lyonnais, Hervé Legros, voulait faire condamner Mediacités et son directeur de publication, Jacques Trentesaux, pour diffamation, mais il a perdu son procès. L’homme d’affaire est notamment connu pour son ascension fulgurante dans le domaine de la construction de logements sociaux.
Dans une série de trois articles, Mediacités rendait compte de factures impayées par le promoteur auprès de ces fournisseurs et du « management brutal » du PDG, dont plusieurs employés ont témoigné lors d’une enquête judiciaire. Hervé Legros demandait 60 000 euros de dommages et intérêts et 30 000 euros pour le remboursement de ses frais de justice. Mediacités a été relaxé. Une bonne nouvelle pour la liberté de la presse, car ces sommes auraient pu étouffer le média indépendant.
Mediacités relaxé et Hervé Legros condamné : un appel et un nouveau procès
Plus précisément, le tribunal a jugé que « les propos poursuivis issus [des deux articles] contiennent des allégations diffamatoires ». Des propos qui « correspondaient notamment à des citations d’interlocuteurs », selon le média indépendant. Pour autant, la justice a estimé que le travail journalistique de Mediacités a su montrer sa « bonne foi ». C’est sur cette justification que le média a été relaxé.
Au contraire, le promoteur lyonnais et son entreprise Alila ont été condamnés pour « pour abus de constitution de partie civile », à 5000 euros de dommages et intérêts et 5000 euros pour remboursement de frais de justice. Un jugement dont il a fait appel.
Le média et le promoteur devraient cependant se trouver de nouveau face à face devant le tribunal judiciaire. Hervé Legros a déposé une troisième plainte en diffamation contre le média. Cette fois, ce n’est pas une enquête qui est visée mais une simple reprise d’un article de l‘Informé, en septembre 2023. Y était évoqué un redressement fiscal auquel devait se soumettre Alila, au sujet d’une transaction à 1,26 millions d’euros.

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