Un défilé de valises, baluchons, sacs cabas et même une brouette. Avant l’aube, à 6 heures du matin ce lundi 30 octobre, les habitants du squat Pyramide (Lyon 7e) ont commencé à sortir toutes leurs affaires du lieu dans lequel ils ont habité pendant plusieurs mois, ou années. Une partie d’entre eux n’ont même pas attendu l’entrée dans les lieux des CRS et d’un huissier, vers 7h30. Obligés d’aller au travail, parfois effrayés par le dispositif déployé ou pour certains sans-papiers, ils ont préférés partir avant. Quitte à ne pas être recensés et à ne pas bénéficier d’un relogement.
À la fenêtre, un homme harangue les policiers, alignés de part et d’autre de l’entrée : « On n’est pas des criminels, pas des fichés S et on nous met dehors ! ». En contrebas, plusieurs habitants acquiescent. Certains sont juchés sur des trottinettes ou des vélos, avec parfois des sacs de livraison type Uber ou Delivroo sur le dos. Un autre brandit une carte blanche. « C’est mon badge de travail, à cette heure-ci je devrais y être ! », proteste-t-il.
Selon les collectifs, près de 250 personnes vivent ici depuis avril 2021. On y trouve des familles, des hommes seuls, des mineurs isolés, avec des situations administratives diverses et beaucoup de personnes exilé·es. L’expulsion du squat était possible depuis le 12 juillet. Elle a seulement été exécutée lundi 30 octobre, aux portes de la saison froide, à deux jours de la trêve hivernale. Si celle-ci ne concerne pas, en théorie, les squats, en pratique, ces derniers étaient souvent protégés pendant cette période.
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