C’est une audience hors-norme qui s’est tenue vendredi 27 octobre devant le Conseil d’Etat. Quatre mouvements menacés de dissolution ont vu leurs recours étudiés au cours d’une même audience. Parmi eux, les Soulèvements de la terre, la Gale (groupe antifasciste Lyon et environs), le Cri (Coordination contre le racisme et l’islamophobie), et l’Alvarium, un groupe identitaire d’extrême-droite basé à Angers.
Le rapporteur public a confirmé la demande de dissolution du groupe antifasciste lyonnais, comme celle des trois autres groupes. La date du délibéré n’est pas encore connue. Pour motiver sa décision, le rapporteur public a mis en avant « des provocations sans équivoque sur la violence » tout en reconnaissant que le décret attaqué « n’était pas toujours convainquant. »
L’audience de vendredi intervient dans un contexte particulier pour la Gale : jeudi 26 octobre, cinq membres présumés du groupe, deux femmes et trois hommes, étaient jugés devant le tribunal de Lyon… pour avoir muré un local d’un groupuscule d’ultra-droite : le Bastion social.
Une première victoire administrative : le Conseil d’Etat suspend de la dissolution de la Gale
Le fameux décret de dissolution date du 30 mars 2022. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, (depuis devenu ministre de l’Education nationale) l’avait annoncé à l’issue d’un Conseil des ministres.
Deux semaines plus tôt, le 17 mars, le ministre de l’Intérieur avait déclaré avoir lancé une procédure de dissolution de la GALE. C’était alors le premier groupe antifasciste à être dissous en France. Un peux moins de deux mois plus tard, les antifas obtenaient une première victoire administrative, le Conseil d’État suspendant la dissolution.
« Si la GALE a relayé sur ses réseaux sociaux des appels à participer à des manifestations – dont certaines non déclarées et qui ont pu générer des troubles graves à l’ordre public, dans le cadre du mouvement dit des « gilets jaunes » ou contre le passe sanitaire –, le groupement n’a pas été à l’origine de ces appels. Il n’est d’ailleurs pas démontré que les actions violentes qui y ont été commises soient liées aux activités de la GALE. »
Décision du Conseil d’Etat, 11 mai 2022
La Gale espère une seconde victoire administrative, dont la date n’est pas encore connue. « On attend… », a sobrement réagi l’un des avocats du groupe, Me Olivier Forray. Si la décision était maintenue, le conseil n’exclut pas un recours devant la cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
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