Peut-on vraiment espérer quelque chose des États généraux de l’information ? C’est, en somme, une question que se posent nombre de citoyens et de journalistes. Alors que Vincent Bolloré rachète sans difficulté le journal du dimanche malgré l’opposition de ses salarié·es, qu’une journaliste française passe 39 heures en garde à vue pour un travail d’enquête… En France, les conditions d’exercice de la profession de journaliste deviennent extrêmement compliquées. Ce qui a un impact sur l’information proposée aux citoyens.
Pour cette raison, 48 médias et 10 organisations journalistiques ont décidé de se réunir pour organiser les États généraux de la presse indépendante. Au côté de Mediapart, La Déferlante, Reporterre, Rue89 Strasbourg, Rue89 Bordeaux, You Press, Médiacités… Rue89Lyon participe à un événement qui veut répondre à celui organisé par le gouvernement sur les États généraux de l’information.
Lancé par le Fonds pour une presse libre, ce travail de réflexion veut libérer l’information des pouvoirs politiques, des médias de la haine et des grandes fortunes. Pour cela, nous travaillons actuellement sur des propositions de réformes qui seront portées devant le grand public, face au dispositif présidentiel, mais aussi aux parlementaires. Beaucoup sont déjà sur la table depuis des années… Une dizaine, une quinzaine peut-être, font consensus dans la profession.
Propriété des médias, droits des journalistes… Les enjeux des États généraux de la presse indépendante
Nous traiterons ainsi des cinq thématiques suivantes :
- Propriété des médias (concentration, transparence des actionnaires et comptes financiers, droit d’agrément et de révocation responsables de rédaction, etc.)
- Droits des journalistes (secret des sources, confidentiel défense, secret des affaires, procès-bâillons ; contournement de la loi de 1881 sur la presse indépendante)
- Réformes des aides publiques (conditionnalité des aides, rééquilibrage papier/numérique ; pbs des aides collectivités locales ; distribution numérique)
- Lutte contre la précarisation des journalistes (statut, rémunération, etc.)
- Plateformes (GAFAM) et intelligence artificielle (droits voisins, régulation, chartes éthiques, etc.)
Cet événement est inédit : c’est toute la profession qui se mobilise pour l’indépendance de l’information. Au-delà de notre diversité, de nos désaccords, nous nous rassemblons ici pour dire aux citoyennes et citoyens que d’autres propositions éditoriales, que d’autres agendas informatifs existent.
Nous sommes chaque jour des millions de personnes à lire, regarder, écouter la presse indépendante. Ce sont ces voix que nous avons aujourd’hui tant besoin de faire entendre. Dans leur pluralisme, et loin des commissions officielles.
Pour marquer le coup, un grand rendez-vous est prévu le 30 novembre, à l’Espace Reuilly (Paris 12e). Les réservations sont ouvertes à partir du 13 novembre. L’entrée est gratuite.
Et pour soutenir la presse indépendante à Lyon, abonnez-vous !

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
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