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Train Lyon-Bordeaux : Railcoop placée en redressement judiciaire

Acculée financièrement, la coopérative ferroviaire a six mois pour redresser la barre. Mais la réouverture du Lyon-Bordeaux est encore loin.

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Un train TER Lyon Grenoble.

Un sursis pour Railcoop. La coopérative ferroviaire, qui s’était lancé en 2020 le défi de relancer la ligne ferroviaire Lyon-Bordeaux, abandonnée par l’Etat en 2014, était au bord du dépôt de bilan. Mais celle-ci a été placée en redressement judiciaire, à l’issue d’une audience au tribunal de commerce de Cahors (Lot), lundi 16 octobre.

Un train TER Lyon Grenoble.
Malgré le placement en redressement judiciaire de Railcoop, il reste peu probable de voir un jour des trains siglés de la coopérative rouler entre Lyon et Bordeaux.Photo : Photo d’illustration Emma Venancie/ Rue89Lyon

Concrètement, Railcoop évite la liquidation judiciaire et la fin définitive de ses activités. Mais la coopérative n’est pas pour autant sortie d’affaire : elle dispose d’un délai pour renflouer les caisses.

« Railcoop dispose d’une période d’observation de six mois qui doit lui permettre, d’une part, de se recapitaliser pour retrouver une trésorerie satisfaisante et, d’autre part, de boucler le tour de table financier pour l’ouverture de la ligne Bordeaux – Lyon », écrit Railcoop dans un communiqué publié vendredi 20 octobre.

Contactée, Railcoop n’a pas détaillé le montant et les modalités de cette recapitalisation, invoquant des informations « confidentielles », et des sujets sur lesquels Railcoop allait se pencher dans les prochains jours.

Un montage financier complexe pour sauver le Lyon-Bordeaux de Railcoop?

Le 7 octobre, une assemblée générale avait validé la poursuite des activités et des négociations avec un fonds d’investissement espagnol, Serena Industrial Partners. Contacté, celui-ci n’a pas répondu aux sollicitations de Rue89Lyon. Pour de nombreux sociétaires, le montage financier, qui nécessite la création de deux nouvelles sociétés, porte atteinte aux valeurs coopératives de Railcoop.

Dans le même temps, le comité éthique et médiation (CEM) de la société s’est auto-saisi pour dénoncer l’opacité du processus de décision interne à Railcoop. Nous avons tenté de contacter à plusieurs reprises le PDG Nicolas Debaisieux, qui n’a pas répondu à nos demandes.

Selon la coopérative, 800 sociétaires seraient prêts à participer au plan de recapitalisation. Mais le trou dans la raquette s’élevait à plus de 4 millions d’euros en 2022. Et Railcoop ne dispose toujours pas de trains pour transporter de voyageurs sur les plus de 550 kilomètres de ligne reliant Lyon à Bordeaux. Aucune commande n’a été passée à ACC-M, l’entreprise chargée de rénover les deux locomotives diesel acquises par l’entreprise auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans la foulée de l’assemblée générale, Railcoop avait adressé une lettre au président de la République en demandant un engagement financier de l’Etat envers Railcoop. Mercredi, le ministre des transports Clément Beaune, interrogé par nos confrères de la Montagne, a botté en touche, déclarant « ne pas vouloir se substituer à la procédure judiciaire ».


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