Cela pourrait être une sortie de classe comme les autres, ce vendredi de fin octobre, à l’Est de Lyon. Devant le centre scolaire Anatole-France, dans le quartier populaire des Minguettes, à Vénissieux, des cris d’enfants envahissent l’air. Il est 16 h 45, et les élèves de ce grand centre scolaire s’apprêtent à rentrer à la maison. Du moins, pour ceux qui en ont une.
En marge du brouhaha de la sortie d’école, Fatma*, dix ans, et sa petite sœur de cinq ans nous attendent, accompagnés d’un collectif de soutien. Prêtes à partir, leurs sacs à dos floqués « Histoire des Cerises » sur le dos, elles observent avec un air curieux l’animation autour d’elles. Leur lieu de vie se situe à quelques centaines de mètres de là, dans le parc des Minguettes.
Au pied des tours, plusieurs tentes ont été plantées pour accueillir une quinzaine de personnes sans toit. La première abrite deux parents et cinq enfants âgés de 17, 14, 10, cinq et quatre ans. En cette fin de semaine, ils jouent avec quelques adolescents du coin. « Je n’arrive pas à dormir la nuit à cause du bruit des motos, se plaint Aïsha* âgée de 14 ans, élève au collège Paul-Eluard. Du coup, j’arrive en retard. »
La jeune fille fait la moue. La journée, les tentes ne risquent pas grand chose, mise à part une frappe de footballeur mal cadrée. La nuit en revanche, elle est réveillé par quelques jeunes de passage, parfois par des sirènes de police. Pas l’idéal pour se reposer, ni pour étudier. Alors elle rame. Au collège, les élèves sont « gentils » mais personne ne connaît sa situation. Ce matin, elle a pris une heure de colle pour retard.
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