Un droit anthropocène
Le droit, cette matière que l’on pourrait, simples profanes, penser immobile et âpre, tant il semble lointain et complexe. Tant de règles, tant de codes, tant de jargon. Des institutions kafkaïennes, aux machineries juridiques sans chute, que fait le droit sinon nous contraindre et nous soumettre à des normes sans esprit – ou pire à des normes au mauvais esprit acquis à l’extractivisme, à la domination des plus forts, au maintien des inégalités ?
Par bien des moyens, la règle juridique a participé à l’altération de l’environnement, à la suprématie humaine, à l’appropriation et la destruction des écosystèmes, à la conquête et l’exploitation de l’eau, du vent, de la terre et des êtres.
Regarder le droit comme dans un miroir
Et pourtant, le droit est – quand on s’y penche – aussi traversé par des « forces imaginantes », ainsi nommées par la grande juriste Mireille Delmas-Marty, qui en font à l’inverse une matière vivante capable de renouveau et d’invention. Il nous faut ainsi regarder le droit comme on regarde dans un miroir : le droit c’est nous. Car le droit n’est pas une discipline hors-sol : « la règle juridique (…) est le reflet de la société qui l’a adoptée et ce qu’elle prévoit, impose, interdit, correspond à des choix politiques ; elle montre les priorités, les enjeux sociaux, elle s’enracine dans une culture, un territoire, une population » (Michallet, 2023, Editions 205). Et si « le droit est vivant comme les êtres qui l’élaborent » (Ibid) alors il est capable de se réinventer et d’explorer de nouvelles alternatives qui écrivent une autre histoire à la recherche d’un autre modèle animé par la reconnaissance de l’urgence écologique.

Faire face à l’Anthropocène
Et c’est cela que nous ambitionnons d’aborder ce 4 octobre 2023 : comment le droit, intrinsèquement évolutif, peut-être l’instrument d’un mouvement nécessaire pour réparer et changer le monde ? Nous regarderons ces victoires trop peu connues et pourtant porteuses d’une possible révolution : ces voies juridiques qui œuvrent pour une réconciliation avec le vivant, une réparation des préjudices environnementaux, une protection de la biodiversité, une prise en compte des générations futures, une criminalisation des destructions, une imposition de l’égalité des sexes,… – pour ne plus alimenter mais bien faire face à l’Anthropocène.
Retrouvez-nous dès midi le 4 octobre au salon des symboles de la manufacture des tabacs. L’accès est gratuit et sur réservation ici !


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