Pour sa rentrée, Radio anthropocène vous propose une édition consacrée à la créativité du droit dans l’anthropocène en direct et en public depuis la Manufacture des Tabacs (Université Lyon 3). Une édition spéciale conçue pour la Nuit du droit.
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Cité Anthropocène
Publié le ·
Imprimé le 21 novembre 2024 à 07h39 ·
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Un droit anthropocène
Le droit, cette matière que l’on pourrait, simples profanes, penser immobile et âpre, tant il semble lointain et complexe. Tant de règles, tant de codes, tant de jargon. Des institutions kafkaïennes, aux machineries juridiques sans chute, que fait le droit sinon nous contraindre et nous soumettre à des normes sans esprit – ou pire à des normes au mauvais esprit acquis à l’extractivisme, à la domination des plus forts, au maintien des inégalités ?
Par bien des moyens, la règle juridique a participé à l’altération de l’environnement, à la suprématie humaine, à l’appropriation et la destruction des écosystèmes, à la conquête et l’exploitation de l’eau, du vent, de la terre et des êtres.
Regarder le droit comme dans un miroir
Et pourtant, le droit est – quand on s’y penche – aussi traversé par des « forces imaginantes », ainsi nommées par la grande juriste Mireille Delmas-Marty, qui en font à l’inverse une matière vivante capable de renouveau et d’invention. Il nous faut ainsi regarder le droit comme on regarde dans un miroir : le droit c’est nous. Car le droit n’est pas une discipline hors-sol : « la règle juridique (…) est le reflet de la société qui l’a adoptée et ce qu’elle prévoit, impose, interdit, correspond à des choix politiques ; elle montre les priorités, les enjeux sociaux, elle s’enracine dans une culture, un territoire, une population » (Michallet, 2023, Editions 205). Et si « le droit est vivant comme les êtres qui l’élaborent » (Ibid) alors il est capable de se réinventer et d’explorer de nouvelles alternatives qui écrivent une autre histoire à la recherche d’un autre modèle animé par la reconnaissance de l’urgence écologique.
L’association Cité Anthropocène prend la suite des activités de l’Ecole Urbaine de Lyon et travaille à la mobilisation conjointe des sociétés et des sciences pour faire face à l’urgence des enjeux soulevés par le changement global.
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