Une marche dite de « Justice et Vérité » est prévue ce samedi 9 septembre 2023, au départ de la place Bellecour, à 14 h. Elle est organisée par l’association Idir Espoir et Solidarité, constituée des proches d’Idir Mederess. Le 9 septembre 2020, ce dernier est décédé dans sa cellule du centre pénitentiaire de Lyon Corbas dans des circonstances encore aujourd’hui qualifiées de « suspectes » par les initiateurs de la marche, sur la page Facebook dédiée à l’événement.
Idir Mederess avait été retrouvé pendu dans sa cellule et, dans son pré-rapport, le médecin légiste avait conclu à une probable « mort violente d’origine suicidaire ». L’enquête avait quant à elle conclu à un suicide.
Mais les proches semblent remettre en cause cette version. Certains éléments nourrissent le doute chez les proches d’Idir. En 2021 déjà, ils s’appuyaient sur le récit d’un codétenu publié sur les réseaux sociaux. Celui-ci assurait qu’Idir avait été « privé d’eau et d’électricité, contraint à boire l’eau des toilettes » et qu’il avait été « tabassé par les surveillants ». Il racontait alors :
« En fait ils étaient là-bas, ils faisaient un peu de bordel. Voilà ils criaient à la fenêtre, ils tapaient dans les portes. Et ils sont venus. Ils ont coupé l’eau et l’électricité aux deux. Au bout d’un moment, quand on a soif et qu’on est enfermé quelque part et qu’on a plus d’électricité et plus d’eau, ils ont été obligés de boire dans les toilettes. Et ils les ont insultés tout ça et tout. Et ils sont rentrés dans la cellule de Y. et ils l’ont défoncé. Ils ont fait leur truc de genou là. »
Deuxième source d’interrogation pour les proches d’Idir : pourquoi aurait-il voulu se tuer ? Idir Mederess était en détention provisoire depuis huit mois et s’apprêtait tout juste à être libéré, dans les quinze jours suivants sa mort.
Idir Mederess, symbole des violences pénitentiaires
Dans la région de Lyon, cette affaire est devenue emblématique des violences pénitentiaires commises sur les détenus, sur lesquelles il est très dur d’enquêter. En 2019, l’Observatoire international des prisons (OIP) pointait d’ailleurs dans un rapport la difficulté de recenser les cas de violences dans le milieu carcéral.
Dernièrement, un drame remet en lumière cette problématique. Mercredi 16 août, Ahmed, un jeune homme de 23 ans est mort dans la prison de Villefranche-sur-Saône. Le Progrès reportait que des courriels leur avait été envoyés, sans qu’ils ne puissent en identifier la source. Dans ces mails, étaient évoqués les circonstances floues du décès d’Ahmed : « Il serait mort étouffé, les gardiens de la prison refuseraient de donner des explications. […] Il faut absolument en parler afin qu’une enquête soit menée ». Celle-ci est en cours. Mais pour l’instant, selon les premiers éléments qu’il en ressort la thèse du suicide serait privilégiée.
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