Rencontres d’Arles, pour un programme haut en couleurs à l’occasion du Festival international de la photographie.
L’équipe de Radio Anthropocène a des envies d’ailleurs. Et quelle meilleure destination qu’Arles pour poser ses valises à l’approche de l’été ? Car la capitale internationale de la photographie est un haut lieu de l’anthropocène. Territoire sentinelle par excellence, elle est confrontée depuis quelques années à des événements climatiques extrêmes. L’année passée la canicule a rendu la programmation du festival complexe, et poussé les organisateurs à s’interroger sur la pérennité d’une organisation d’un festival estival.
La rencontre d’un festival de photographie et de l’anthropocène ?
C’est fort de ce constat que l’équipe de Cité Anthropocène est partie en février pour réaliser une enquête anthropocène. Au programme, une réflexion ambitieuse pour penser la redirection écologique des activités du festival. Car le changement global n’est plus une réalité lointaine, mais bien une expérience sensible qui se fait sentir dans les chairs des habitants, festivaliers, agents d’accueil. Car la chaleur pose des problématiques y compris concernant les photographies elles-mêmes, qui ne peuvent être exposées à des températures et des degrés d’hygrométrie trop importants.
La réflexion des différents acteurs de l’équipe devait se concentrer sur l’espace de Ground Control, une ancienne halle SNCF où les températures ont culminé à plus de 40°C l’été dernier. Architectes, doctorant.e.s issues de plusieurs disciplines (géographe, biologiste, écologue, historien, ingénieur thermique), photographes et d’autres ont ainsi sillonné le territoire pour penser l’adaptation d’un bâtiment particulièrement vulnérable face au réchauffement climatique. Mais loin de s’y cantonner, notre réflexion a gagné l’ensemble du delta de la Camargue. Car les problématiques arlésiennes dépassent la cité antique, et se posent à une échelle plus large : la Camargue est confrontée à des risques de submersion qui menacent la sauvegarde d’une culture traditionnelle faite de taureaux, de rizière et autres manades. Réflexion ouverte, cette enquête sur laquelle nous reviendrons au gré de cette journée radiophonique constitue un point de départ pour documenter le changement global depuis Arles.
La photographie pour immortaliser le changement global
Fort de cette expérience hivernale, Radio anthropocène repart à la découverte du festival des Rencontres d’Arles. La programmation – toujours aussi riche – est un moment idéal pour immortaliser le changement global. Les artistes exposés (Eva Nielsen et Marianne Derrien, Mathieu Asselin, Isadora Romero et tant d’autres) sont autant de mises en lumière originales pour documenter, interroger, converser autour de ces réalités croissantes qui nous concernent tous.te.s et menacent l’habitabilité de la planète.
Des clichés pas si clichés
L’oeuvre d’Eric Tabushi et Nelly Monnier qui propose de constituer un Atlas des Régions Naturelles se pense comme un tour de France qui illustre les habitats ordinaires d’un pays contrasté. Exposée à Ground Control, Soleil Gris est un document emblématique d’un nouveau régime climatique qui tend à devenir la norme : leurs photographies mettent en lumière un territoire singulier, couvert d’une chaleur harassante, éclairée par un ciel gris, comme une chape de plomb qui voile ce paysage camarguais.
La photographie, un medium opportun pour rencontrer l’Anthropocène
Radio anthropocène prône la conversation entre sciences, arts et société. Quel meilleur espace que les Rencontres d’Arles pour organiser cet échange ? Et faire ainsi de ce festival un moment qui porte définitivement bien son nom ? Au programme : plus de 7h d’échanges, de débats, d’entretiens, de chroniques, avec les artistes du festival, des scientifiques, des architectes, des personnalités politiques et toutes l’équipe de Radio anthropocène en direct à partir de midi.


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