Le maire de Lyon, Grégory Doucet, a choisi de faire son annonce dans le plus lu des quotidiens sportifs en France. Dans une interview publiée le lundi 5 juin dans L’Équipe, l’édile a annoncé que d’ici 2024, les clubs sportifs de Lyon devront former leurs équipes dirigeantes (y compris bénévoles) et leurs salarié·es aux violences sexistes et sexuelles (VSS). Sans quoi, ils ne pourront plus bénéficier d’une subvention de la part de la collectivité.
« Les villes sont souvent en première ligne, comme alliées du sport amateur, surtout. On se sent partie prenante, et on a notre mot à dire sur la façon dont le sport amateur se déploie dans notre commune. La question des violences sexistes et sexuelles dans le sport est devenue un sujet d’actualité, à la fois malheureusement et heureusement, parce qu’enfin, ces affaires sortent », a justifié Grégory Doucet.
Pour la saison 2022-2023, la Ville a attribué 2 725 990 euros de subventions aux associations sportives à Lyon.
À Lyon, « à part La Duchère et l’OL, très peu d’associations ont mené des actions » contre les VSS dans le sport
Dans l’interview donnée à L’Équipe, le maire de Lyon se rêve en précurseur : « On compte aussi sur le fait que Lyon soit la première grande ville à le faire pour créer un effet d’entraînement. » Le plan de mandat de la majorité écologiste indiquait dès 2020 une « refonte des critères de subventions aux clubs », davantage centrée sur « l’inclusion, la féminisation et l’éco-responsabilité ». Des critères mis en place dès l’attribution des subventions de la saison 2021-2022.
La formation aux violences sexistes et sexuelles vient donc ajouter une nouvelle exigence, dans un domaine où la majorité des structures sportives de Lyon pêchent. « À part La Duchère et l’OL, très peu d’associations ont mené des actions », soutient Grégory Doucet. Ce constat est partagé par le président du club de Lyon – La Duchère, Jean-Christophe Vincent. « À Lyon, il n’y a pas de mobilisation des clubs sur cette question-là, alors qu’il y a eu des problèmes ! », s’indignait-il dans une interview accordée à Rue89Lyon.
Depuis plusieurs mois, il avait notamment plaidé auprès de la Ville et de la Métropole de Lyon, pour que les collectivités conditionnent leurs subventions à la lutte contre les violences faites aux enfants. Un sujet qui le touche particulièrement car son fils a été victime de pédocriminalité dans un club lyonnais.
Lui-même a mis en œuvre, dans son club de Lyon – La Duchère, un pôle de prévention dédié ainsi qu’une formation obligatoire sur la question.
« En novembre 2022, on a mis en place au sein du club un pôle de prévention des violences faites aux enfants. Ce pôle, c’est pour toutes les violences, pas que sexuelles, qu’elles se soient passées au club ou pas. Le budget est de 40 000 euros par an. »
Depuis le lancement il y a six mois, trois signalements ont été faits au procureur pour des violences intrafamiliales.
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