C’est une petite tornade dans l’univers du football français. Jean-Michel Aulas, président historique de l’Olympique lyonnais (OL) a été mis de côté par la nouvelle direction du club. Dans un communiqué paru le 8 mai, la direction du groupe annonce la nomination de l’États-Unien John Textor comme PDG.
« OL Groupe remercie très sincèrement Monsieur Jean-Michel Aulas pour son engagement et son dévouement sans réserve envers l’Olympique Lyonnais pendant plus de trois décennies, au cours desquelles plus de 50 titres ont été remportés aussi bien pour les équipes masculines que féminines », indique le communiqué.
Une surprise qui fait suite au conseil d’administration de l’OL du 4 mai dernier. Selon Le Progrès, c’est lors de cette réunion que le nouvel actionnaire du club, Eagle Football, dont John Textor est président, a décidé de l’éviction de celui qui tenait les rênes depuis 36 ans. Visiblement, celle-ci serait liée à des « divergences stratégiques » notamment sur la cellule de recrutement du club. Jean-Michel Aulas reste président d’honneur du club.

À l’OL, la fin de 36 ans de règne de Jean-Michel Aulas
Une fin de carrière surprise pour celui qui a sorti Lyon de la D2 (deuxième division, ancêtre de la ligue 2), il y a plus de 30 ans, et construit un club de référence. Avec les féminines, il aura, notamment, remporté huit titres de championnes d’Europe et neuf coupes de France. Chez les hommes, il compte sept titres de champions de France et deux coupes de France. Presque tous les titres du club ont été remportés durant sa présidence.
Fort en gueule, adepte du « trolling » et des phrases assassines, le patron de l’OL avait pris une place à part dans le football français. Son son règne, l’OL s’est fait construire son nouveau temple à Décines-Charpieu : le « Groupama stadium » ou grand stade des lumières. Un projet controversé, mêlant argent public et privé, qu’il parvient à imposer avec le soutien de son partenaire de l’époque à la Métropole de Lyon, Gérard Collomb. Anti-écologique, le chantier verra face à lui la colère d’un paysan du secteur et l’arrivée un temps d’une Zad (Zone à défendre). Après-coup, Jean-Michal Aulas mettra au grand stade un coup de peinture verte, avec un peu de retard.
Polémique, adoration et détestation sous l’ère Aulas
Jean-Michel Aulas a fait sa fortune avec l’entreprise de logiciel Cegid qui a aussi eu des difficultés dans différentes affaires, notamment dans les Football leaks. Rue89Lyon avait révélé comment l’équipe féminine avait pris comme sponsor Herbalife, une entreprise condamnée par la justice en France, au Canada et aux États-Unis.
À Lyon, des hommages commençaient à se faire entendre ce lundi, mais pas seulement. L’ancien attaquant de l’OL, Hatem Ben Arfa, a ainsi commenté son départ par un cinglant : « Tu ne vas pas manquer au football. » Adulé à Lyon, Jean-Michel Aulas est détesté par certains autres supporters de l’Hexagone. Les supporters marseillais sont ainsi connus pour entonner régulièrement le fameux « Jean-Michel Aulas, on va tout casser chez toi ».
Le départ brutal de « JMA » n’a sûrement pas fini de faire couler de l’encre. À Lyon, en tout cas, une page se tourne. Après le départ de la vie politique de Gérard Collomb dernièrement, de Michel Mercier en 2020, c’est un nouveau baron de la ville qui s’en va.

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