Au Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Lyon, la parole s’est libérée. Jean Tubéry, musicien et professeur de musique baroque est accusé d’avoir eu des comportements déplacés envers des étudiantes et enseignantes. Le 14 février dernier, Mediacités révélait plusieurs témoignages sur des formes de harcèlement de sa part. Dans la semaine, le CNSMD a lancé une procédure interne pour recueillir des nouveaux témoignages de concernant le professeur. Ce n’est pas la première fois.
Jean Tubéry a déjà fait l’objet d’une sanction disciplinaire prononcée en juin 2022 pour « manquement à son obligation de dignité d’égalité de traitement et d’exemplarité vis-à-vis de ses étudiants, notamment féminines », après une enquête administrative menée par la direction du conservatoire. Il a été écarté de ses fonctions pendant cinq mois, dont un avec sursis. Il a fait sa rentrée le 11 octobre 2022, soit quelques semaines après la rentrée scolaire.
Une agression sexuelle omise dans l’enquête diligentée par le conservatoire
Parmi les témoignages, plusieurs femmes affirment avoir reçu des SMS douteux de la part de l’enseignant. C’est le cas de Marie-Domitille Murez, interrogée par nos confrères de Mediacités. Sortie du conservatoire de Lyon en 2017, la jeune femme affirme avoir reçu des textos déplacés de la part de Jean Tubéry lorsqu’il était son professeur.
« Des messages très insistants où il me demande de le rejoindre la nuit dans sa chambre d’hôtel, raconte-t-elle. Et dès qu’on ne répond pas, il devient très humiliant en cours. »
De 2007 à 2010, Jean Tubéry a embauché Stéphanie, musicienne diplômée. Dans un récent témoignage également publié par Mediacités, elle raconte comment ce dernier l’aurait agressée. Le 26 octobre 2007, Stéphanie dormait dans le même hôtel que Jean Tubéry pour un concert en Bretagne. Après lui avoir adressé plusieurs textos contentant des sous-entendus à connotation sexuelle, un soir, Jean Tubéry toque à sa porte. En lui ouvrant, elle se retrouve aussitôt plaquée contre le mur de sa chambre d’hôtel.
« Tout s’est passé en quelques secondes. Je me souviens qu’il m’a plaquée contre un mur et a essayé de m’embrasser. Je me souviens d’avoir un sentiment de dégoût, de sentir sa bouche contre ma joue, d’avoir eu très peur. J’ai eu un geste violent pour le repousser, je ne sais plus si je lui ai donné un coup de pied ou quelque chose comme ça, mais c’était clair. Il est parti . »
Quelques années après cet évènement, Stéphanie, qui travaillait au CNSMD, a appris l’arrivée de Jean Tubéry en tant que professeur. Cette potentielle agression sexuelle n’aurait pas été prise en compte dans l’enquête administrative menée par la direction du conservatoire de Lyon en 2022.
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