Un monde de musiques
On peut ranger « L’étrangleuse et La Tène » aussi bien dans les catégories world music, sono mondiale que dans le folk ou les musiques traditionnelles. En réalité, les deux formations seraient plutôt à mettre dans la catégorie « musique singulière », qui n’existe pas. D’un côté, on trouve un duo entre une harpiste et un guitariste qui lorgne du côté de la chanson, du post-rock et des musiques d’inspiration africaines. De l’autre, un groupe de sept musiciens qui, à l’aide d’instruments traditionnels comme la cabrette, la cornemuse ou l’harmonium indien, fabrique un psychédélisme bourdonnant pour favoriser la transe.
Les deux groupes ne ressemblent à rien d’autre, donc. Mais, il est urgent de les découvrir pour peu que l’on aime provoquer des courants d’air dans ses chakras musicaux. À écouter de toute urgence.
L’étrangleuse, au Périscope le 16 février.
La Tène, au Périscope le 24 février.
Succès fou
Prix Goncourt 2014 pour le poignant Pas pleurer, Lydie Salvayre n’œuvre pas que dans le roman. L’an dernier elle a publié un essai remarqué sur la figure de Don Quichotte, Rêver debout. Ce début d’année, elle publie Irréfutable essai de successologie.
En empruntant un début de titre à Jonathan Swift, elle se livre à un dézingage en règle des livres de développement personnel comme du milieu littéraire et de ses succès « mal acquis ». L’autrice vient présenter son livre à la Librairie Passages.
Lydie Salvayre, à la Librairie Passages le 21 février.
Et surtout la santé !
Après la guerre et la religion, l’humoriste Jérémy Ferrari s’attaque, depuis 2020, à une nouvelle grande question de société : la santé. Un sujet évidemment mis en avant par la pandémie mondiale de Covid-19. Le comédien s’appuie sur des enquêtes et des chiffres pour démonter, secteur par secteur, notre système de santé. La palme revient sûrement au passage consacré à l’homéopathie. À hurler de rire ! Après ce spectacle, vous ne soignerez plus jamais de la même façon.
Jérémy Ferrari – Anesthésie Générale, à la Bourse du Travail, le 21 février
Livrés, délivrés
« Quelque part entre Pina Bausch et Jacqueline Maillan », voilà comme nous est vendu le travail d’Hélène Iratchet. Elle aussi s’attaque à un sujet de société particulièrement d’actualité : l’ubérisation du monde et le tout livraison à domicile. Comment sommes-nous pris dans cette cyber-logistique des corps et des objets ? C’est la question que pose ce spectacle en trio, à mi-chemin entre le théâtre burlesque et la danse.
Pendant la performance, une mère et sa fille répètent un spectacle en étant sans cesse interrompues par des livraisons de colis qu’elles ont commandés. Une pièce présentée dans le cadre de la dernière édition du festival Sens dessus dessous.
Les Délivrés, aux Subs du 21 au 24 février.
Une héroïne
Résistante avant même sa majorité, arrêtée, torturée et plusieurs fois condamnée à mort… Madeleine Riffaud a participé, armes à la main, à la libération de Paris. Après la guerre, elle sera l’amie de Picasso et Eluard. Elle deviendra écrivaine et couvrira les guerres d’Algérie et d’Indochine. Cela fera d’elle une fervente militante de l’anticolonialisme.
Cette vie héroïque a été racontée en BD par Jean-David Morvan et Dominique Bertail. Elle fait maintenant l’objet d’une exposition dans laquelle on retrouve cette BD ainsi que des objets et documents personnelles de Madeleine Riffaud et des musées français de la Résistance.
Madeleine Riffaud, résistante, au CHRD jusqu’au 4 juin.
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