C’était en septembre 2022. Après plusieurs mois de concertation, les écologistes de la Métropole de Lyon présentaient leur projet final de Zone à faibles émissions. Comme ils l’avaient annoncé depuis plusieurs mois, ce projet contenait l’interdiction de circulation des véhicules Crit’Air 2 et plus, à l’horizon 2026. Bruno Bernard (EELV), président de la Métropole de Lyon, est finalement revenu sur cette décision.
Dans un entretien pour Tribune de Lyon ce 14 février, il explique que les voitures Crit’Air 2 pourront rouler jusqu’en 2028.
« En détendant le calendrier, le renouvellement naturel du parc de véhicules sera plus fort et l’amélioration des transports en commun plus effective. Beaucoup de solutions et dérogations ont été apportées dans la concertation, mais le dispositif était trop complexe », explique Bruno Bernard.
La volonté des écologistes d’aller vite, sur le calendrier et sur les véhicules interdits, n’avait pas manqué de susciter des critiques de ses oppositions. Celles-ci s’étaient fait entendre jusque dans la majorité formée par les écologistes avec les communistes et les élus insoumis.
« Quelle nouvelle offre accueillera les conducteurs qui opteraient pour un usage des transports collectifs ? Il faudra multiplier par deux, ou par trois, les fréquences de lignes de bus. Mais cela exploserait le budget du Sytral », avait soulevé Laurent Legendre (LFI), du groupe Métropole insoumise, résiliente, solidaire.
Intraitable jusqu’alors, le président de la Métropole a donc choisi de lâcher du lest. Pour lui, « détendre » le calendrier permettra notamment de rendre « l’amélioration des transports en commun plus effective ».
Les écologistes de la Métropole de Lyon essaient d’apaiser les tensions autour de la ZFE
En plus d’annoncer le report du calendrier pour les Crit’Air 2, Bruno Bernard s’est aussi dit ouvert à rediscuter le périmètre élargi de la ZFE :
« Il y a d’abord une question de simplification. Soit on met directement un périmètre plus large, dans un calendrier à discuter, soit on démarre avec celui qui était prévu et on l’élargit au fil du temps. L’objectif est d’avoir une nouvelle délibération au mois de juin. »
Ce périmètre proposé par les écologistes en septembre 2022 comprenait les communes limitrophes du périmètre central, à savoir les secteurs de Villeurbanne, Bron et Vénissieux, situés à l’extérieur du périphérique Laurent Bonnevay, ainsi que Pierre-Bénite, Saint-Genis-Laval, Oullins, La Mulatière, Sainte-Foy-lès-Lyon, Sathonay-Camp, Fontaines-sur-Saône, Rillieux-la-Pape, Vaulx-en-Velin, Saint-Fons, Chassieu, Saint-Priest, Décines-Charpieu, Mions et Corbas.
Ce périmètre, tourné vers l’Est de la Métropole avait soulevé l’indignation du groupe d’opposition « Inventer la Métropole de Demain ».
« Votre ZFE correspond aux zones les plus industrielles de la métropole, avec beaucoup d’ouvriers. Où est la justice sociale ? Vous auriez pu le compenser avec des mesures d’accompagnement à hauteur de l’enjeu, mais le compte n’y est pas », avait soulevé Christophe Geourjon (UDI), élu centriste d’opposition, en septembre 2022.
Le groupe a par ailleurs salué le recul du calendrier pour les Crit’Air 2 et l’ouverture de la discussion autour du périmètre dans un communiqué.
Reste la question de l’information des habitants de la ZFE. Alors que les Crit’Air 5 sont déjà interdits depuis septembre 2022 dans le coeur de la ZFE, cet acronyme reste pour l’heure inconnu pour nombre de Grand Lyonnais·es.
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