Un et plus
Difficile de résumer ou de décrire le spectacle proposé en Hors-les-Murs des Subs par l’immense comédien belge Frédéric Leidgens, avec Un. On peut déjà commencer par dire que la chose est aussi ambitieuse qu’audacieuse. Il s’agit pour le comédien d’adapter un livre de Bernard Noël, dans lequel il s’entretient avec le peintre/philosophe Roman Opalka. Lequel s’est échiné pendant 45 ans à peindre des suites de nombres sur une toile. Une obsession artistique dont Un tente de nous faire percer le mystère. Une œuvre sur la création artistique dans toute sa splendeur.
Frédéric Leidgens – Un, au théâtre des Célestins du 5 au 15 janvier.
Zéro pointu
Drôle d’endroit pour une rencontre rock’n’roll. C’est en (belle) marge d’un livre que se fait cette exposition Rock’n’roll, année(s) zéro – Histoires d’Amériques. Elle rassemble les illustrations du livre du journaliste musical et scénariste de BD Cédric Rassat également baptisé Rock’n’roll, année(s) zéro. Soit un projet dantesque qui comptera deux tomes et en tout plus de mille pages consacrées, à coups d’entretiens inédits du meilleur du rock indé américain des années 2000.
Un livre dans lequel on retrouve Bill Callahan, les Strokes, Pinback, Reigning Sound, Kurt Vile… pour une magnifique cartographie américaine du rock de ces années-là, charnières.
Chaque chapitre s’ouvrant sur une illustration signée Emre Orhun, Jean-Luc Navette, Raphaël Gauthey ou Ludivine Stock, l’auteur a décidé de leur consacrer une exposition bienvenue.
Toujours à la Comédie Odéon, Cédric Rassat viendra dédicacer cet ouvrage indispensable le 14 janvier.
Rock’n’roll, année(s) zéro – Histoire d’Amériques, à la Comédie Odéon jusqu’au 31 janvier.
Rock’n’roll, année(s) zéro de Cédric Rassat (Longues Ondes)
Comme à la maison
Jusqu’au 4 mars, le Bleu du ciel sera celui de Gaza et ses environs avec cette exposition du franco-américain d’origine palestinienne Taysir Batniji. L’artiste formé à Naplouse puis Bourges raconte une histoire d’immigration, la sienne et, dans la série Immersion, celle de ses cousins qui ont choisi l’exil notamment américain. Il y explore l’entre-deux culturel qui est aussi le sien, lui qui vit désormais à Paris.
En parallèle et en miroir, Batniji propose son journal intime palestinien, réalisé en 16 photographies lors de séjours à Gaza.
Taysir Batniji – Home away from home, au Bleu du Ciel jusqu’au 4 mars.
Elle too
On sait l’impact qu’a pu avoir le livre Le Consentement de Vanessa Springora, retraçant sa relation sous emprise avec l’écrivain Gabriel Matzneff alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. D’un coup le statut de Matzneff ne suffisait plus à le protéger et c’était heureux (bien que trop tardif).
Il était logique qu’au-delà de ce retentissement, la qualité littéraire et documentaire du livre, sa forme aussi, l’emmènent un jour sur une scène. C’est Ludivine Sagnier, jusqu’ici rare au théâtre, qui prend en charge ce texte et incarne l’autrice à tous les âges de la vie, dans un spectacle aussi glaçant que libérateur mis en scène par Sébastien Davis.
Le Consentement, au théâtre de la Croix-Rousse du 4 au 7 janvier.
Une soirée en Bref
C’est il y a tout juste dix ans que Kyan Khojandi faisait son trou avec la série culte Bref. Laquelle a établi de nouveaux standards de la comédie télévisuelle. On lui doit également avec son compère Bruno Muschio Bloqués et son spin-off Serge le Mytho et quelques pièces de théâtre.
Et le voilà qui rejoue un tour final de son seul en scène créé en 2019, Une Bonne soirée, qui démontre à quel point cet as de l’écriture humoristique est également une bête de stand-up, avec ses narrations en stand-up et ses digressions jamais casse-gueule. C’est une des qualités de Khojandi : il retombe toujours sur ses pattes.
Kyan Khojandi – Une Bonne soirée, au Radiant-Bellevue, les 9 et 10 janvier.
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