Dos ados
C’est un peu la saison des artistes plasticiens multi-cartes et multi-supports (relire nos différentes sélections depuis la rentrée). Une preuve de plus avec la jeune Johanna Cartier, 26 ans, venue de Brest. Elle ne craint pas de passer d’un médium à l’autre : dessin, peinture mais aussi sculpture, installation. Plus plus qu’elle n’a de peine à s’immerger dans des milieux différents pour cueillir ses thématiques avec un certain sens du pointu (les routiers, les fans de moto-cross, les concours canins). Ici, avec Terrains Fragiles, Amour Miskine, ce sont les adolescentes poussées en milieu rural (un écosystème qu’elle connaît bien), leurs corps, leur ennui, leur genre d’éthique, leurs émois amoureux. Un vrai travail de teen-entomologiste.
Terrains fragiles, Amour Miskine de Johanna Cartier, au lieu d’art contemporain Kommet jusqu’au 11 février.
Conte défait
Les adaptations de Hansel et Gretel, célèbre conte des frères Grimm, ne manquent pas. Celle-ci, signée Igor Mendjisky et créée l’été dernier à Avignon est savoureuse et s’adresse aux petits (à partir de 7 ans). Peut-être parce qu’elle est assez libre et personnelle, prenant place dans un décor de chambre d’enfant. Ici, Hansel et Gretel, que tout le monde recherche, se sont en réalité enfuis, partis vivre la grande aventure de l’émancipation et de la découverte du monde. Avec les aventures réelles ou imaginaires que cela peut engendrer. Le spectacle, farci d’inventions visuelles et sonores, sera notamment donné le soir du 31 décembre.
Gretel, Hansel et les autres, au Théâtre des Célestins jusqu’au 31 décembre.
Le Coeur gospel
En 2018, l’Auditorium avait déjà donné une soirée gospel mémorable. Qui risque ici de trouver une suite avec le Choeur gospel Philharmonic Experience. Un choeur XXL avec un cœur gros comme ça, comprenant des chanteurs amateurs de la région lyonnaise et dirigé par Pascal Horecka, ancien du Conservatoire de Lyon. Il dirigera l’une de ses compositions mais surtout des œuvres célèbres. De George Gerswhin (Strike up the band) aux classiques du Negro-spiritual, bien sûr une guirlande de chants de Noël (Oh Holy Night, Have yourself a Merry Little Christmas, Jingle Bells…). Et, plus pointu, l’Alléluia du Messie de Handël. De quoi se réchauffer les mains en tapant dedans le soir du réveillon.
Gospel symphonique, à l’Auditorium du 29 décembre au 1er janvier.
Rétro, c’est trop
Une fois n’est pas coutume, une petite sortie ciné (ou plusieurs) s’imposent durant ces vacances. Vous avez déjà vu Avatar 2 ou ça ne vous intéresse pas ? Tentez-donc une des rétrospectives chargées d’achever l’année à l’Institut Lumière. Au programme deux géants du patrimoine cinématographique. Dans des registres éminemment différents mais tout aussi réjouissants. D’un côté, Ernst Lubitsch, le spécialiste de la comédie (pas si) classique américaine (il avait entamé sa carrière dans le muet en Allemagne) : To be or not to be, The Shop around the corner…). De l’autre, l’un des piliers du cinéma politique italien, Fransesco Rosi, (Cadavres exquis, Main basse sur la ville) également auteur d’une mémorable adaptation de Carmen. Les deux rétrospectives s’accompagnant d’un certain nombres de bonus, de remakes en documentaires.
Rétrospectives Ernst Lubitsch et Francesco Rosi, à l’Institut Lumière, jusqu’au 24 janvier.
La Java à Broadway
L’Amérique toujours, cette fois du côté de Broadway. Et de l’Opéra. C’est le programme du Nouvel an de la maison lyonnaise qui accueille le britannique Wayne Marshall, chargé de diriger les festivités. Ce pianiste, organiste et chef d’orchestre, est un fin connaisseur de Leonard Bernstein et George Gershwin. Soit deux des grands responsables de la réputation et de l’esthétique Broadway. Au programme notamment, Rhapsody in Blue, An American in Paris ou la Cuban Ouverture de Gershwin, un extrait de Candide (joué en ce moment à l’Opéra) et un peu de West Side Story pour Bernstein.
Réveillon à Broadway, studio et orchestre de l’Opéra de Lyon, le 31 décembre.
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