les sorties culturelles (pas toutes) commencent à sentir bon Noël. Alors c’est cadeau, voici nos choix de sorties à Lyon, sélectionnées par la rédaction. Ne manquez pas de compléter avec vos suggestions.
Au Top (50)
Il y a quelque chose de jusqu’auboutiste dans la manière qu’a Fishbach d’essorer l’esthétique 80’s, entre new-wave pure et dure et variét’ Top 50. Car plus encore que sur À ta merci, la chanteuse et musicienne carolo-macérienne (c’est comme ça qu’on appelle les gens de Charleville-Mézières) pousse le bouchon le plus loin possible, entre synthés à la Balavoine, chant à la Rose Laurens, guitares hard-rock fm et poinçons new-wave radicale (Suicide, Gang of Four, ce genre). Étrangement, c’est infiniment classe et même proprement fascinant de cohérence esthétique et dévotion premier degré. C’est à écouter absolument et à voir en concert, évidemment.
Fishbach, au Ninkasi Kao le 14 décembre.
Show devant
Comment oublier Showgirls, le film d’un Paul Verhoeven tombé en amour pour une comédienne du sitcom Sauvés par le Gong et conviant le pauvre Kyle McLachlan (acteur fétiche de David Lynch) dans son plus mauvais rôle ? Une catastrophe industrielle élevée au rang de nanar cosmique. C’est pourtant ce film sur les clubs chaudards de Las Vegas que Marlène Saldana et Jonathan Grillet ont voulu transposer avec la performance théâtrale Showgirl. Performance impressionnante notamment de la part de Saldana, vue aux côtés de Christophe Honoré, qui interprète ici tous les rôles de cet oratorio électro mis en musique par Rebekka Warrior.
Showgirl, aux Subs, les 15 et 16 décembre.
Terre à terre
Et si les pierres avaient une sexualité ? La théorie, signée… Pierre Borel date du XVIIe siècle. David Wahl la reprend à son compte dans une pièce à mi-chemin de l’écriture dramaturgique et des recherches scientifiques. En compagnie d’Olivier de Sagazan, plasticien et performeur versé dans la biologie. Sur scène, les deux se métamorphosent en créatures minérales proches du Golem de la tradition juive et mêlent « les mots à la terre », la philosophie à l’argile, pour que se produisent « des choses extraordinaires ». Vous ne verrez plus jamais une concrétion ou un gravillon de la même façon.
Nos cœurs en terre, du 15 au 17 décembre au TNG-Ateliers Presqu’île.
Voltaire à l’Ouest
Le profane ignore sans doute qu’en son temps (1956, quand même), Leonard Bernstein, le père de West Side Story, s’empara du Candide de Voltaire pour en tirer une sorte d’hommage à l’opéra bouffe façon Offenbach. Un oeuvre dans laquelle il dénonçait notamment le puritanisme américain et le maccarthysme alors florissant. Et contenant son lot de chansons devenues cultes. Daniel Fish, metteur en scène déjà vu à l’Opéra de Lyon, s’empare de la chose pour livrer sa version d’une œuvre de toute façon intemporelle avec le chef britannique Wayne Marshall à la baguette. Le genre de spectacle idéal à voir en fin d’année.
Candide, à l’Opéra de Lyon du 16 décembre au 1er janvier.
Avent tout
En 1734, le prolifique Jean-Sébastien Bach composait son Oratorio de Noël, destiné à un orchestre, découpé en six cantates consacrées aux trois jours de fête de Noël, au nouvel an (jour où le Christ fut circoncis), au premier dimanche de l’année et à l’Epiphanie (chaque cantate devant traditionnellement être jouée chacun de ces jours). Le tout durant deux heures et demie, la chose n’est jamais jouée en intégralité. Ou alors en deux fois, comme c’est le cas ici dans une représentation exceptionnelle (les cantates 4 et 5 sont rarement jouées) avec un Orchestre national de Lyon scindé en deux formations. LE concert de l’avent.
Bach – Oratorio de Noël, à l’Auditorium les 16 décembre (Cantates 1 à 3) et 17 décembre (Cantates 4 à 6)
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