Il y a quatre ans, l’ex-maire de Lyon, Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, portait la loi « asile et immigration ». Le texte, promulgué en septembre 2018, avait pour objectif de durcir la politique migratoire française. Aujourd’hui, son successeur, Gérald Darmanin (Renaissance), marche dans ses traces.
Fin juillet, l’actuel ministre de l’Intérieur a fait le déplacement à Lyon pour inaugurer le deuxième Centre de rétention administrative (CRA). Six mois plus tard, il porte une nouvelle loi visant de nouveau à durcir la politique migratoire française, dont les contours ont été dévoilés cette semaine à l’Assemblée nationale. L’objectif est de « mieux intégrer et mieux expulser », résumait le ministre de l’Intérieur au micro de Franceinfo. Le projet de loi doit être voté début 2023.
Une manifestation ce samedi à Lyon contre la loi immigration
Plusieurs associations, dont Amnesty internationale et la Cimade, dénoncent une « régression » en matière de droits des personnes en situation de migration, jugeant que ce texte mènera à « toujours plus d’expulsions, toujours plus d’enfermements ».
Lyon n’est pas en reste. Une bonne trentaine de syndicats, associations, collectifs et partis politiques appellent à une large mobilisation contre le projet de loi. Parmi ceux-là, la CGT, SUD, Alternatiba-ANV 69, la Cimade, le NPA, EELV ou encore le collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse qui a hébergé des dizaines de jeunes migrants depuis sa création en 2018.
Ces différentes organisations appellent à une manifestation ce samedi 17 décembre. Le cortège partira à 14h30 de la place Bellecour, dans le centre-ville de Lyon.
« Il s’agit une nouvelle fois de désigner les étrangers comme boucs émissaires »
« Il s’agit une nouvelle fois de désigner les étrangers comme boucs émissaires, s’indignent-elles dans un communiqué. Macron veut « réformer les procédures, décider beaucoup plus rapidement qui est éligible et expulser plus efficacement ceux qui ne le sont pas. » Et cibler « l’aide monétaire, sociale, médicale » qui selon lui serait « beaucoup plus généreuse que chez tous nos voisins » !
Elles poursuivent :
« Il annonce vouloir conditionner davantage l’octroi de visas à « l’esprit de coopération pour reprendre les étrangers en situation irrégulière ». De nombreuses associations, syndicats, partis, dénoncent la diminution drastique de l’attribution de visas aux ressortissants des pays du Maghreb en guise de sanction. »
Pour ces différentes organisations, cette nouvelle loi va renforcer la stigmatisation que subissent les personnes immigrées, et fragiliser des parcours de vie déjà plus que précaires :
« Cette politique sécuritaire conduit aux centaines de morts en Méditerranée et massacres, tel celui de Melilla le 24 juin dernier et elle augmente le nombre de personnes en situation irrégulière les condamnant ainsi à vivre dans la misère. »
Les signataires exigent le retrait immédiat de ce projet de loi, la régularisation de toutes et tous et la fermeture des deux CRA de Lyon Saint-Exupéry et la reconnaissance de la présomption de minorité pour les jeunes migrants.
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