Douloureuse Dominique Blanc
Il est encore temps – il reste quelques jours – de voir cette pièce sublime créée par Patrice Chéreau aux théâtre des Amandiers de Nanterre en novembre 2008 avec Dominique Blanc. La voici qui reprend ce rôle au TNP avec les mots de Duras sur le retour de Dachau de son amour Robert Anthelme. Un texte qu’elle dira longtemps avoir oublié qu’elle l’avait écrit ! La mise en scène en est reprise par Thierry Thieü Niang, qui collabora avec Chéreau. La pièce fait partie d’une trilogie Duras présentée à Villeurbanne incluant Les Imprudents en novembre et L’Espèce humaine en janvier. Dépêchez-vous !
La Douleur, au TNP jusqu’au 9 octobre.

La fragilité de la Biennale
Pour la 16e Biennale d’Art Contemporain, il y a encore le temps – mais à force de se dire qu’on a le temps dans nos sorties à Lyon, on finit par louper les meilleures choses. Et l’événement en fait partie qui satisfera les amateurs comme le grand public à coups d’installations, photo, sculptures et vidéos, entre autres. A voir absolument dans cet hymne à la fragilité, les fascinantes photo à la camera obscura du Britannique Richard Learoyd, le Belge Hans op de Beeck (et une installation colossale) ou encore un triptyque vidéo réalisé par l’Irlandais Ailbhe Ni Bhriain qui n’est pas sans rappeler Andreï Tarkovski. Et plein d’autres.

16e biennale d’Art Contemporain de Lyon, Manifesto of Fragility, dans divers lieux de Lyon jusqu’au 31 novembre.
La nostalgie de Dummy
Attention c’est pointu – normal c’est au Sonic – mais c’est roboratif à souhait. Surtout si on est nostalgique de l’âge d’or de la pop indé que furent les années 90. On pense à Stereolab, Silver Apples ou Yo La Tengo. Mais aussi dans cette manière de gratter sa guitare jusqu’au sang en regardant ses pieds aux Feelies et My Bloody Valentine. Bref que des références hautement recommandables pour ces jeunes Californiens flirtant avec l’expérimental tout en restant très pop – des synthés fous et des voix éthérées sur des mélodies en bulles de savon. À découvrir absolument, comme on disait à l’époque de Diabologum.
Dummy, au Sonic le 5 octobre.
Le vertige d’Ouramdane
C’est sans doute l’un des spectacles de danse les plus attendus de cette saison. Après Möbius en 2019, le chorégraphe Rachid Ouramdane, par ailleurs directeur du Théâtre de Chaillot, revient avec Corps extrêmes, un spectacle quasi en apesanteur où se croisent danseurs, circassiens, grimpeuse et funambule. Tous occupés à défier la gravité pour mieux monter en l’air dans un ballet étourdissant qui interroge le rapport à l’autre, l’être, le néant et le danger. Le décor : des murs d’escalades où sont projetés des paysages vidéos tout en verticalité. Vertigineux.
Corps extrêmes, à la Maison de la Danse, du 5 au 8 octobre.
La visite de Courtois
L’Opéra Underground a pour habitude d’inviter des amis de la Maison pour leur en donner les clés. Et avec, au passage, une carte blanche à noircir comme ils le veulent. C’est le tour du violoncelliste de jazz Vincent Courtois, par ailleurs improvisateur et compositeur de scores pour le cinéma (la BO du film d’animation Ernest et Célestine, notamment). Le musicien propose un concert-lecture autour de Jack London, un ciné-concert (Finis Terrae de Jean Epstein), une séance d’écoute et trois jours d’ateliers et masterclasses divers. Bien noircie, la carte blanche, pour le coup.
Une semaine avec Vincent Courtois, à l’Opéra Underground du 5 au 9 octobre.

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