Le bras de fer reprend contre les « projets bétons » à l’ouest de Lyon. Ce 1er septembre 2022, l’enquête publique sur l’ouverture de la carrière de Joux a débuté. En pause durant dix ans, ce projet, s’étendant sur 22 hectares, reprend officiellement. 17 hectares seraient consacrés à l’exploitation pure de la carrière et le reste à une activité logistique. Mais les opposants craignent de voir la carrière grandir.
« Ce qui nous inquiète, c’est que 50 hectares sont réservés dans le Plan local d’urbanisme (PLU), reprend Sylvain Morel, paysan de Joux, installé en face du projet. On s’attend donc à une demande d’agrandissement dans 30 ans. Après ça, la colline sera rasée. »
Le membre d’Acrosa (association contre la route entre Les Sauvages et l’A89) peste contre les dégâts environnementaux causés par ce dossier porté par Vinci et Eurovia. Selon lui, il existe déjà deux autres carrières de granulats en activité à cinq et dix kilomètres à vol d’oiseau. Pourquoi en rajouter une ?
« À l’origine, cette dernière était prévue pour la construction de l’A89. Or, ils n’en ont pas eu besoin pour construire l’autoroute… », souffle-t-il.
En tout, entre 50 et 60 camions devraient passer dans la commune, ce qui représente « un poids lourd toutes les quatre minutes » avec les aller-retours, souligne Sylvain Morel. Vinci, de son côté, met en avant que la carrière devrait fournir le marché du BTP à l’échelle locale.

À l’ouest de Lyon, les actions toujours là contre les projets bétons
Pour contrer ce projet, les opposants ont organisé une première manifestation le week-end du 3 septembre. Aujourd’hui, ils tentent d’informer au mieux des habitants souvent dépassés par la complexité du dossier. Une pétition, ayant rassemblé 900 signatures, a été lancée.
Durant un mois, l’enquête publique lancée début septembre peut accueillir les contributions de chaque citoyen. Les conseils municipaux des communes environnantes vont également donner leur avis sur le projet. Les opposants souhaitent ramener à leurs causes des élus de la Communauté de l’ouest rhodanien (Cor). Ils espèrent recueillir le soutien du maire de Tarare, Bruno Peylachon (divers droite), voire du président de la Cor et ancien député des lieux, Patrice Verchère (LR).
Après la clôture de l’enquête publique, le commissaire enquêteur sera chargé de rendre un avis. L’autorisation d’exploitation devra être donnée, ou non, par le préfet.

Des combats en nombre à l’ouest de Lyon
Cette lutte s’ancre sur un terrain où les mobilisations sont déjà nombreuses. À l’ouest de Lyon, les oppositions fleurissent contre les projets béton.
L’année dernière, l’association Quicury avait réussi à mettre mettre en pause un projet d’installation de zone logistique porté par les élus locaux. Via le chantier de la carrière, les membres d’Acrosa craignaient également que resurgisse un projet de liaison routière entre l’A89 et Amplepuis.
« Une fois la route aménagée pour se rendre à la carrière, il sera plus simple de faire la liaison entre Amplepuis et l’A89 », analysait-on alors du côté d’Acrosa.
Pour des raisons financières, plusieurs élus dont le maire de Tarare, Bruno Peylachon, ont mis de côté le projet de l’A89. Ce dernier n’a cependant pas renoncé aux projets de construction du côté de la zone du Smadeor, défendue par Quicury. Il défend toujours l’intérêt économique de développer ce secteur. Pas de doute, les bras de fer sont loin d’être terminés.

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