Pour beaucoup d’étudiants et étudiantes lyonnais·es, ce n’est pas vraiment une surprise. Ce lundi 22 août, Lyon a fait son entrée dans le top 10 des villes étudiantes les plus chères de France, d’après le classement réalisé chaque année par le syndicat étudiant UNEF et dans lequel figurent les 47 plus importantes villes universitaires de France métropolitaine.
Cette année, Lyon s’est classée à la 9e place, juste devant Champs-sur-Marne, en région Île-de-France.

Ce sont justement des villes de la banlieue parisienne qui occupent toujours le haut du classement, à l’exception de Nice, en 7e position. En tête de liste, on trouve bien évidemment Paris même. Ce top 10 pourrait donc se résumer à un top 3, avec l’Île-de-France sur le haut de podium, suivie par Nice et Lyon.
Lyon, une ville de plus en plus chère pour les étudiants
Au niveau local, le Groupement des associations et élu·es étudiant·es de Lyon (GAELIS) alertait déjà la semaine dernière sur une hausse du coût de la rentrée cette année. D’après leur indicateur annuel, un·e étudiant·e sans bourse qui choisit de faire ses études à Lyon devra débourser très précisément 2516,59 euros cette année, contre 2410,13 euros l’année dernière, 2470,18 euros en 2020 et 2344,70 euros en 2019. En trois ans, ces dépenses de rentrée auront pris plus de 170 euros.
Cette tendance à la hausse, qui se vérifie depuis un certain nombre d’années à Lyon, pourrait encore s’aggraver avec l’inflation qui touche l’ensemble du pays. Celle-ci devrait atteindre 7 % en septembre et culminer à 9 % en décembre d’après les données de l’INSEE.
Des mesures gouvernementales insuffisantes pour les étudiants de Lyon
En réaction, le gouvernement a pris des mesures timides à destination des étudiant·es : bourses universitaires et APL augmentées respectivement de 4 % et 3,5 % pour cette rentrée de septembre, et versement de 100 euros pour les bénéficiaires de ces aides.
Des coups de pouce financiers qui ne parviendront pas à suivre le rythme inflationniste, prévient GAELIS :
« Un.e étudiant.e sur deux est contraint de travailler en plus de ses études pour pouvoir subvenir à ses besoins. Un emploi hebdomadaire supérieur à 15h par semaine double le risque d’échec scolaire. Ces emplois par ailleurs, trop souvent précaires entraînent stress, fatigue et conduisent, dans le pire des cas, à l’abandon des études. »
En novembre 2019, la précarité étudiante avait brutalement été mise en lumière à Lyon suite à la tentative d’immolation d’un étudiant de l’Université Lumière Lyon 2, Anas Kournif, puis de nouveau pendant les confinements, où plusieurs étudiant·es avaient tenté de mettre fin à leurs jours à Lyon. Dans les deux cas, ces événements tragiques avaient été suivis de fortes mobilisations pour dénoncer la précarité étudiante.

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