Le 11 août, la CGT cheminots alertait sur la présence de cafards et d’asticots dans un train Ouigo qui circule notamment entre Paris et Lyon Saint-Exupéry. Contacté par Rue89Lyon, le service communication Ouigo assurait que la rame concernée avait été traitée à deux reprises, et que les nuisibles avaient été éradiqués.
Deux autres rames Ouigo concernées par l’invasion de cafards ?
Or, Rue89Lyon avait pu voir des photos et vidéos de ces nuisibles faites par des cheminots à bord de la rame 774, le lendemain de sa remise en circulation. D’après ces employés de la SNCF, c’est la voiture 8 de la rame qui a été touchée en premier, puis la 7 quand les cafards et les asticots s’y sont sentis à l’étroit. Les cheminots avaient par ailleurs fait valoir leur droit de retrait le 4 août, refusant d’embarquer dans ces conditions.
Le dimanche 14 août, soit dix jours plus tard, la CGT cheminots a déposé « un droit d’alerte santé publique et environnementale » suite à « des remontées de terrain signalant la présence de nuisibles sur 3 rames ».
Une réunion organisée dans la foulée, mardi 16 août, a abouti au retrait de la rame 774.
« La rame 774 a été immobilisée afin d’approfondir le traitement dans le cadre des protocoles normés interne, précise le service communication Ouigo à Rue89Lyon. Ce n’est pas le droit d’alerte qui a conduit au retrait. »
« Les problèmes perdurent, les conditions de voyage restent indécentes et toujours inacceptables »
Pour la CGT cheminots, malgré ces mesures « les problèmes perdurent, les conditions de voyage restent indécentes et toujours inacceptables pour les cheminots concernés et pour les usagers ».
Le cas de cette infestation de nuisibles ne semble être qu’un problème d’insalubrité parmi d’autres à bord des trains Ouigo. Interrogé par Rue89Lyon, Abdelkader Bensadoun, secrétaire de la CGT cheminots de Lyon-Perrache, évoquait également des climatisations qui ne fonctionnent pas, parfois pendant plusieurs heures, et des toilettes bouchées et donc condamnées :
« Avec le modèle Ouigo, chaque kilomètre doit être utilisé au maximum, donc la rame doit circuler non-stop, nous expliquait Abdelkader Bensadoun. Il y a des problèmes de maintenance et d’insalubrité qui nécessiteraient que certaines rames soient retirées pendant plus d’une semaine pour faire un travail de fond. »
Sur les TGV classiques, des rames de secours sont prévues pour remplacer celles qui partent en maintenance. Pas sur le parc Ouigo.
« Ouigo n’a aucune rame de secours, poursuit le secrétaire de la CGT cheminots de Lyon-Perrache. Pour assurer la maintenance, il en faudrait au moins six en réserve : trois pour la partie atlantique et trois pour la partie sud-est. Ainsi que plus de moyens humains, notamment à la maintenance qui est en sous-effectif chronique. »
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