Sans surprise, le coût de la vie étudiante est en augmentation pour cette rentrée universitaire de septembre 2022. D’après l’indicateur du coût de la rentrée calculé chaque année depuis 2011 par le Groupement des associations et élu·es étudiant·es de Lyon (GAELIS), un·e étudiant·e sans bourse qui choisit de faire ses études à Lyon devra débourser très précisément 2516,59 euros, soit 4,42 % de plus que l’année dernière. Loyer, assurance, transports, frais de rentrée, frais de santé… Le constat est sans appel : à Lyon, tous les pôles de dépenses des étudiant·es ont augmenté.
Faire ses études à Lyon coûtera 170 euros de plus qu’il y a trois ans
À Lyon, les prix de l’immobilier suivent une courbe ascendante depuis la crise sanitaire. Pour la rentrée 2022, GAELIS a estimé le loyer moyen d’un T1 ou T2 de moins de 30 m² à environ 630 euros, contre 620 l’année précédente. Dix petits euros de différence, soit une augmentation d’à peine 2 % entre ces deux rentrées universitaires, qui finissent tout de même par représenter une centaine d’euros supplémentaires à débourser par an pour se loger à Lyon. Sans compter les assurances logement, qui ont, elles, augmenté de 25 % d’après GAELIS, ainsi que les abonnements téléphone et internet, indispensables, qui ont pris quasiment 10 % d’augmentation.
Au total, les étudiant·es devront dépenser 2516,59 euros cette année, contre 2410,13 euros l’année dernière, 2470,18 euros en 2020 et 2344,70 euros en 2019. En trois ans, ces dépenses de rentrée auront pris plus de 170 euros. Pour cette rentrée 2022, il sera d’autant plus difficile pour les étudiant·es de joindre les deux bouts à Lyon en raison de l’inflation qui touche l’ensemble du pays. Celle-ci devrait atteindre 7 % en septembre et culminer à 9 % en décembre d’après les données de l’INSEE.
Une précarité étudiante alarmante à Lyon
En réaction, le gouvernement a pris des mesures timides à destination des étudiant·es : bourses universitaires et APL augmentées respectivement de 4 % et 3,5 % pour cette rentrée de septembre, et versement de 100 euros pour les bénéficiaires de ces aides.
Des coups de pouce financiers qui ne parviendront pas à suivre le rythme inflationniste, note GAELIS :
« Un.e étudiant.e sur deux est contraint de travailler en plus de ses études pour pouvoir subvenir à ses besoins. Un emploi hebdomadaire supérieur à 15h par semaine double le risque d’échec scolaire. Ces emplois par ailleurs, trop souvent précaires entraînent stress, fatigue et conduisent, dans le pire des cas, à l’abandon des études. »
En novembre 2019, la précarité étudiante avait brutalement été mise en lumière à Lyon suite à la tentative d’immolation d’un étudiant de l’Université Lumière Lyon 2, Anas Kournif, puis de nouveau pendant les confinements, où plusieurs étudiant·es avaient tenté de mettre fin à leurs jours à Lyon. Dans les deux cas, ces événements tragiques avaient été suivis de fortes mobilisations pour dénoncer la précarité étudiante.
À cette précarité étudiante toujours bien présente à Lyon, s’ajoutent les conséquences psychologiques de la crise sanitaire et des confinements successifs. Ainsi, d’après GAELIS, un étudiant·e sur trois a des pensées suicidaires et les dispositifs universitaires sont largement sous-dimensionnés pour les accueillir :
« Les dispositifs d’accompagnement psychologique sont encore beaucoup trop insuffisants dans les universités et quasiment inexistants au sein des établissements d’enseignement supérieur privé : 1 psychologue pour 15 000 étudiant.e.s universitaires soit 15 fois moins que les recommandations de la Haute Autorité de santé. »
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