L’hôpital Henry Gabrielle est planté au milieu d’un vaste parc boisé situé à Saint-Genis-Laval, une commune au sud-ouest de la métropole de Lyon. D’après les Hospices civiles de Lyon (HCL), il s’agit d’un « établissement de pointe dans la rééducation des affections neurologiques ». Spécialisé dans la médecine physique et de réadaptation, il a une capacité d’accueil de 205 lits et emploie 371 personnes.
Depuis quelques années, le sort de l’établissement hospitalier est incertain. Construit à la fin des années 60, le site, qui fait des envieux avec son environnement arboré, doit être rénové. Il a alors été question de le transférer à l’hôpital des armées Desgenettes, puis au Vinatier…
Les patients et leurs familles, réunies au sein de l’Association de Sauvegarde de l’Hôpital Henry Gabrielle, souhaitent simplement que le bâtiment soit rénové et qu’il reste là où il est actuellement. Or, une note du Conseil de surveillance des HCL en date du 4 juillet envisage la « reconversion immobilière et sociale » du site.
Le sort de l’hôpital Henry Gabrielle en suspens depuis 2016
Rembobinons. En 2016, les HCL estiment que le site de Saint-Genis-Laval, nécessite « une rénovation complète pour répondre aux standards hôteliers et offrir les équipements de rééducation nécessaires ». Ils regrettent aussi « l’éloignement relatif de cet établissement et sa faible desserte en transport ».
A l’époque, les HCL veulent transférer l’hôpital sur le site de l’hôpital des Armées de Desgenettes (Lyon 3e), très intéressé par son expertise en rééducation. En 2017, l’hôpital militaire signe un accord avec les HCL en vue de créer l’Ensemble Hospitalier Civil et Militaire de Lyon : la chirurgie, l’anesthésie et la réanimation de l’hôpital Desgenettes sont transférées à l’hôpital Édouard Herriot (appartenant aux HCL). En échange, l’hôpital de rééducation Henry Gabrielle doit être transféré vers Desgenettes. Cet accord est finalement annulé par les HCL en octobre 2020, au milieu des transferts, mettant à mal la survie de l’hôpital militaire.
La réhabilitation d’Henry Gabrielle plébiscitée par la Métropole de Lyon
Une des pistes proposée ensuite par les HCL était un transfert d’Henry Gabrielle sur le site du Vinatier. Un projet qui s’inscrit contre la volonté des élus de la Métropole de Lyon. Lors du conseil métropolitain du 28 juin, ces derniers ont voté à une large majorité (105 voix pour), un vœu visant à « rejeter la fermeture de l’hôpital et préférer une réhabilitation du site » .
Les HCL restent les seuls décisionnaires, mais « ils ont toujours dit qu’ils prendraient en compte l’avis de la Métropole », raconte Marie-Christine Burricand, élue du groupe communiste et républicain à l’origine du vœu.
Pourtant, une note du conseil de surveillance des HCL en date du 4 juillet, sortie après le vote, envisage la « reconversion immobilière et sociale » d’Henry Gabrielle. L’objectif étant de : « composer avec l’environnement naturel d’exception pour faire éclore un quartier universellement accessible ».
La fermeture d’un hôpital et sa reconversion ne seraient pas une première pour les HCL.
« On a fermé l’Hôpital de l’Antiquaille, pour y faire de la spéculation immobilière, on a fermé Hôtel Dieu, pour de la spéculation commerciale pour l’essentiel, on a fermé Debrousse », énumère l’élue communiste.
Elle conclut :
« On nous dit qu’il n’y aura pas de spéculation pour Henry Gabrielle sur ce terrain-là, mais il y aura quand même beaucoup de choses du privé ».
La fermeture de l’hôpital Henry Gabrielle redoutée par les patients
L’Association de Sauvegarde de l’hôpital Henry Gabrielle a vu le jour en 2016, lors des premières incertitudes concernant le devenir de l’hôpital. Elle réunit principalement des proches des personnes hospitalisées, qui redoutent la fermeture du site. Une ancienne patiente de l’hôpital, aujourd’hui membre de l’Association, affirme qu’elle n’a jamais connu d’hôpital comme celui-ci.
« Les patients le disent, vous sortez de votre chambre et vous êtes face au parc avec une source et des arbres protégés. Ce n’est pas comme au Vinatier où vous êtes encerclé par les bâtiments. »
Florence Hospital, aussi membre de l’Association des Paralysés de France
Transférer Henry Gabrielle au Vinatier conduirait à « bétoniser » la ville de Lyon, conclut l’Association de sauvegarde l’Hôpital. Cette dernière espère donc une réaction des Écologistes, notamment du maire Grégory Doucet, président du conseil de surveillance des HCL.
Contactés par Rue89Lyon, les HCL n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
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